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  L E   P A R C O U R S  
 

 

                                                                                             Seconde étape


La phase de préparation en Afrique du Sud s’est déroulée dans de bonnes conditions : hôtel 5 étoiles à Pretoria, terrain d’entraînement proche et bien tenu, ambiance festive spéciale, favorable, en raison de la tenue durant la même période de la Coupe des Confédérations avec un certain nombre de matches joués  tout près, à Johannesburg.

Deux jours avant le match, la sélection algérienne rejoint ses « pénates » en Zambie où elle ira tester la pelouse dont on a dit le plus grand mal…Le samedi 20 Juin à l’heure du match, il fait un temps printanier et la pelouse ne semble pas aussi catastrophique que certains ont pu le prétendre. La sélection algérienne est la même que celle qui 15 jours plus tôt avait pris le  meilleur sur l’Egypte.

La Zambie entre d’emblée en action, mais elle le fait de manière tout à fait inhabituelle, en abusant de longues balles. Le jeu se stabilise au milieu  et les 2 équipes très actives  cherchent à s’approprier la maîtrise de cette zone. Ce qui n’empêche point les zambiens d’être plus percutants et permettent à Gaouaoui de se distinguer et de dégager en corner, à la suite d’un face à face  avec un attaquant. Après 20 minutes de jeu les Algériens bénéficient d’une faute à 40 mètres environ des buts adverses. Ziani se charge d’exécuter le coup franc vers Ghezzal qui rate sa reprise ;  la balle rebondit par terre et va finalement atterrir sur la tête de Bougherra qui avait suivi l’action et marque de près. Malgré les assauts incessants un peu décousus des Zambiens, les visiteurs algériens conservent leur avantage au score jusqu’à la pause. Résultat partiel loin d’être immérité même s’il a procédé d’un réalisme certain.

Au retour des vestiaires le coach zambien change 2 joueurs, tandis que l’Algérie conserve le même effectif de départ. Les zambiens se font de plus en plus pressants et continuent d’attaquer le côté gauche de la défense algérienne. A l’heure de jeu,  Saïfi entre en lieu et place de Ghezzal qui ne semble pas apprécier son remplacement. Et pourtant… A la 64 ° minute, une belle combinaison zambienne venant comme toujours de la droite est  renvoyée de justesse par Gaouaoui dans les pieds d’un joueur zambien. Celui-ci tire vers les buts vides. Le public crie au but, mais Bougherra, le buteur du jour, est là pour dégager sur sa ligne. Les zambiens  essayent encore mais le ballon regagné par les Algériens  se retrouve dans les pieds de Ziani, lequel, d’une longue balle de 40 mètres sollicite Djebbour lancé sur la gauche. L’attaquant de l’AEK Athènes fait preuve de beaucoup de self-control et peut servir Saïfi sur un plateau  qui, aux 6 mètres, ne se fait pas prier pour marquer en coin à ras de terre. La contre-attaque algérienne fut si rapide que seuls 2 défenseurs zambiens ont pu revenir pour essayer de l’enrayer. L’exécution a été parfaite ne laissant aucune chance à l’adversaire.

2-0  à l’extérieur…il y avait longtemps que l’on n’avait plus lu un tel score en faveur de l’Algérie sur un tableau de marque. Les zambiens se remettent à l’ouvrage, disposeront de 3 occasions très nettes de marquer, mais elles sont gâchées. Gaouaoui continue de se distinguer, notamment en déviant en corner un très beau coup franc qui frôlait la lucarne de ses buts. Le jeu est interrompu par de nombreuses fautes. 5 minutes de temps supplémentaire sont accordées par l’arbitre camerounais, mais rien n’y fit. Entrées tardives de Bouazza et Bezzaz en remplacement de Djebbour et Ziani qui ne changent rien à la situation.

Un très bon résultat acquis par l’Algérie qui depuis 6 ans n’avait plus gagné chez un adversaire. C’était contre le Niger et le sélectionneur s’appelait  Saadane ! L’attente valait la peine. Elle permet désormais à la sélection algérienne de devancer  ses 2 principaux rivaux du groupe : Zambie et Egypte, à l’issue de cette phase des matches aller, la moitié du parcours de ces éliminatoires du dernier tour qualificatif. Elle se trouve de plus dans une situation privilégiée puisqu’elle doit recevoir coup sur coup la Zambie en Septembre et le Rwanda en Octobre. Les joueurs qui ont traduit sur le terrain une confiance retrouvée et une cohésion remarquée méritent de bonnes vacances.

Il n’y eut en revanche que peu de vacances pour l’Egypte qui, après avoir pris part de façon mitigée  à la Coupe des Confédérations, a aisément battu (3-0) le Rwanda au Caire et se retrouve ainsi avec 4 points à égalité avec la Zambie à la seconde place du classement du groupe derrière l’Algérie (7points).


Pendant quelques jours il fut annoncé que la sélection algérienne jouerait à Alger, le 12 Août (date FIFA) un match amical face au Cap Vert…classé 124° par la FIFA. Etonnant tout de même. Quelques jours plus tard, tir rectifié : on ne parle plus du Cap Vert mais de l’Uruguay. Nouvelle plus attrayante et intéressante sans l’ombre d’un doute, officiellement confirmée par la suite. Même si cette sélection (20° au classement FIFA du mois de Juillet) n’est plus ce qu’elle était naguère, elle constitue un adversaire plus conséquent que les  modestes  cap verdiens.

Durant cette trêve estivale, la FAF annonce différentes mesures concernant le championnat : Division Une à 18 clubs pour la saison à venir 2009-2010, avec 3 clubs rétrogradés et un seul promu à partir de la Division Deux. Un retour donc à une Division Une à 16 clubs pour la saison 2010-2011 sauf…sauf si le cahier des charges pour la création d’une Ligue professionnelle est prêt. Auquel cas celle-ci pourrait démarrer même avec 8 clubs, remplissant les conditions, si l’on en croit l’annonce faite par le président de la FAF. Le nombre de joueurs étrangers est désormais limité à un seul joueur par match. Obligation pour les clubs de D1 d’inclure 2 joueurs de moins de 21 ans à l’occasion de chaque match.  La réduction du nombre des joueurs de plus de 30 ans au sein de la D2.

Le 12 Août 2009, alors que beaucoup de gens sont encore en vacances, soirée de gala au stade du 5 Juillet , rouvert à la compétition après plus de 18 mois de réfections…et la mise en place d’une nouvelle pelouse en gazon naturel et aussi pour une première face à un adversaire à la réputation historique, l’Uruguay. Il est à noter que le bilan de l’Algérie face aux pays latino américains est assez calamiteux. 1 victoire et un nul en 9 matches. En 1974, rappelez-vous, même la modeste Cuba était venue s’imposer à Alger (1-0).

Parmi les joueurs convoqués par Saadane, une seule nouveauté, Mourad MEGHNI, joueur de la Lazio de Rome, récent bénéficiaire des dernières dispositions de la FIFA concernant les joueurs dotés d’une double nationalité et ayant déjà joué pour une sélection nationale dans les catégories de jeunes, mais jamais en équipe A. Ils sont désormais autorisés- quel que soit leur âge -  à opter pour une sélection autre que celle  dont ils avaient défendu les couleurs auparavant.

Beaucoup d’absents en ce début de saison des deux côtés : l’Uruguay ne compte pas dans ses rangs le défenseur Martin Caceres, ni son capitaine et buteur vedette Diego Forlan.En revanche, l’autre goleador Luis Suarez est bien présent.  Chez les algériens, 3 défenseurs, Anther Yahia, Rafik Halliche et Samir Zaoui sont indisponibles. Et ce fut un match de début de saison assez lent, où les locaux algériens n’ont pas su se créer une seule occasion de but en première période exception faite de 3 actions personnelles de Matmour, non concrétisées. Soit 45 minutes très tranquilles pour le portier Martin Silva. En face les uruguayens à l’allure très lente, mais aux passes d’une précision quasi chirurgicale ont pu mener 3 actions quasi décisives, gâchées par les attaquants…ou dirions-nous, sauvées par le gardien Gaouaoui. Nul sans but à la mi-temps.

De très nombreuses substitutions (6 de chaque côté) -  qui généralement provoquent beaucoup d’ennui et de monotonie - n’ont en fait pas nui à l’activité des joueurs, bien au contraire. Les occasions ont été franches. Faouzi Chaouchi, le remplaçant de Gaouaoui dans les buts,  intervient avec autorité sur 3 tentatives adverses mais effectua aussi une sortie hasardeuse. L’arbitre tunisien aurait pu accorder un pénalty à l’Uruguay et finalement l’Algérie, sur une belle action collective, (Raho, Achiou, Saïfi)  a inscrit, par Djebbour, le but victorieux à 12 minutes du terme de la partie. Match de début de saison certes, mais  qui aura permis à la sélection algérienne d’améliorer quelque peu son palmarès face aux  sélections d’Amérique latine….

Pendant ce temps, le même soir,  les adversaires directs de l’Algérie dans le groupe qualificatif, se montraient moins heureux. A domicile, l’Egypte arrachait le nul à la dernière minute (3-3) face à la Guinée. La Zambie était  sévèrement battue (1-4)  par le Ghana à Londres et le Rwanda était défait à domicile (1-2) par la Tanzanie. Conclusion ? Aucune à mon humble avis. La vérité devant jaillir du terrain, en Septembre et Octobre prochains, quand la sélection algérienne recevra coup sur coup Zambie puis Rwanda, lors de  deux matches à l’issue desquels elle doit obligatoirement s’adjuger les 6 points, avant d’aller en découdre avec l’Egypte, en Novembre au Caire.

Dès le lendemain du match contre l’Uruguay, joueurs et staff technique ont exprimé de fortes réserves sur la qualité de la pelouse du stade du 5 Juillet. Un comble. Elle est supposée être flambant neuve. Le président de la FAF accompagné de Saadane se rend immédiatement à Blida et au retour, la décision est prise de disputer le match de la Zambie dans la ville des roses. Quelle vexation pour le gestionnaire du 5 Juillet !! 


Pour le rendez-vous face à la Zambie, Saadane retrouve les blessés Yahia, Halliche et Zaoui et confirme la présence de Meghni. Il dispose d’au moins 5 jours pleins pour préparer ce match dont il n’a de cesse de souligner l’importance. Le stage se déroule au Cercle militaire de Beni Messous, totalement bouclé devant intrus et journalistes en vue d’assurer une concentration maximale. Le jeûne du Ramadan a débuté le 22 Août et l’heure du match sera, comme d’habitude,  fixée à 22 heures.

Au sein de la sélection algérienne, une surprise : la titularisation de Saïfi, à la place de Ghezzal, qui fait grincer beaucoup de dents dans les tribunes et les chaumières…Tout comme il y a un an face au Sénégal, il faudra à la sélection plus de 30 minutes pour essayer d’entrer dans le match si l’on excepte une action collective sur la droite qui se termine par un puissant tir non cadré de Lemmouchia. Les zambiens très décidés et très actifs vont donc monopoliser le ballon, obtenant plusieurs corners consécutifs. Heureusement il n’y a pas de percussion qui menace directement le portier Gaouaoui. Les tirs de loin, au moins quatre, n’étant pas cadrés. Ils apparaissent aussi, contrairement à leur habitude, très physiques pour ne pas dire agressifs, puisque tour à  tour,  par 2 fois, Ziani et Saïfi sont  très sévèrement taclés, sans que l’arbitre intervienne.

En partant de la droite en diagonale vers le but adverse, Matmour essaye de rééditer  l’action qui lui avait permis de marquer le premier but contre l’Egypte ; mais son tir passe au-dessus des buts zambiens. Les visiteurs continuent de garder l’initiative jusqu’à la 36° minute quand une action offensive collective permet à Belhadj de centrer sur la tête de Saïfi, mais le gardien dévie en corner. Celui-ci bien exécuté par le même Belhadj, voit Saïfi, encore lui, marquer de la tête un but qui a semblé valable pour tout le monde sauf pour l’arbitre qui le refuse. La domination franche des zambiens a cessé, mais les actions des algériens sont confuses ou s’achèvent sur de longs ballons aériens difficilement exploitables.

Au retour des vestiaires, Bougherra, sur coup-franc de Ziani rate de peu le cadre. Les zambiens répliquent du tac au tac et vont même inscrire de près, un but à la 51° minute que l’arbitre mauricien annule pour un hors jeu inexistant…Sept minutes plus tard, voici enfin une action collective algérienne ordonnée. Depuis la zone de défense le ballon va voyager entre les pieds de 4 joueurs jusque Karim Ziani qui temporise permettant à Matmour de s’élancer sur l’aile droite. Par un lob astucieux, par dessus la tête du défenseur latéral adverse, il  lui adresse un service millimétré. Presqu’à la limite du champ de jeu, Matmour réussit une demi volée parfaite en direction des buts adverses que Saïfi, en embuscade aux 6 mètres, va se charger d’envoyer dans les filets grâce à une reprise de volée acrobatique du pied gauche. Le but libérateur que tout le monde espérait.

Les zambiens sont abattus et ce sont les algériens qui gardent l’initiative. Ghezzal prend la place de Djebbour. Il va aussitôt se distinguer tout en étant malchanceux lorsqu’il hérite d’une talonnade lumineuse de Saïfi  et envoie la balle percuter la barre transversale. Meghni essaye par une volée acrobatique de reprendre le ballon revenu en jeu, mais son tir passe au dessus. Talonnade, volée acrobatique, cela est la preuve que les joueurs algériens sont désormais maîtres de la situation et ils se permettent de faire courir leurs adversaires. Sur une dernière attaque, Ghezzal sert Ghilas qui, face aux buts, tire au dessus. Laborieux durant la plus grande partie du match, les joueurs algériens terminent très fort et auraient pu corser l’addition. Ceux qui avaient grincé des dents ont eu tort car Saïfi s’est retrouvé dans tous les « bons coups » de ce match. Les zambiens ont tout tenté mais n’ont jamais su ou pu concrétiser. Ils doivent certainement en vouloir à l’arbitre qui a annulé leur but et qui, d’une manière générale,  a vraiment officié de façon approximative.

Une bonne note au public présent à Blida. Il a applaudi l’hymne zambien et n’a pas lancé de fumigènes et autres feux de Bengale. Les nombreux appels lancés parla FAF ont ainsi été écoutés. Bravo. Cela ne les a pas empêché de soutenir leur équipe pendant tout le match et…ensuite  toute la nuit.

La veille à Kigali, l’Egypte avait remporté 1-0 son match face au Rwanda et se retrouve désormais seule seconde avec 7 points derrière l’Algérie qui compte 10 points. La  victoire étriquée des algériens les qualifie pour la phase finale de la CAN 2010 en Angola, ce qui n’était pas arrivé depuis 2004. Déjà un bon point, en attendant la suite, en Octobre à Blida contre le Rwanda, cependant que l’Egypte ira rendre visite à une Zambie, désormais privée de Coupe du Monde et certainement décidée à assurer  sa place à la CAN. Le show et le suspense se poursuivent.

La programmation, laissée à la discrétion du pays recevant, fit que l’Algérie joua son match face au Rwanda, en connaissant le résultat du match Zambie-Egypte disputé la veille et remporté chichement  (1-0) par des égyptiens réalistes qui surent exploiter la seule occasion de but qu’ils  surent se créer, à l’inverse des zambiens qui ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes pour ne pas avoir su faire la décision en première période.

Quoique l’on dise, ce résultat assez inattendu (beaucoup s’attendaient à un faux-pas des égyptiens)  vint ajouter à la pression psychologique subie malgré tout par des joueurs algériens auxquels on n’a eu de cesse de répéter une semaine durant, tel un lancinant leitmotiv : « Votre objectif, ce sont les trois points de la victoire. Ne vous préoccupez ni de l’étendue du score, ni du résultat du match Zambie-Egypte ».

Sur le terrain du stade de Blida, les algériens prendront immédiatement la direction des opérations face à des rwandais qui mirent 20 minutes à essayer de sortir de leur coquille. Pendant ce temps ils s’en  sont sortis à bon compte, puisque la sélection algérienne  avait été aussi entreprenante que malchanceuse, gâchant au moins 3 occasions nettes d’ouvrir le score dont un tir de Saïfi sur le poteau. Saadane, resté fidèle à son schéma 3-5-2, avait aligné une formation  tournée vers l’attaque, car le capitaine Yazid Mansouri, milieu récupérateur, suspendu pour cumul de cartons jaunes, fut remplacé par Mourad Meghni milieu offensif. La machine paraissait bien huilée, mais il manquait la concrétisation et la traduction chiffrée sur le tableau de marque.

Un réalisme dont allaient faire preuve les rwandais, lesquels, dès leur première incursion dans le camp algérien, allaient tirer le meilleur bénéfice du corner obtenu à la 20° minute et sur lequel ils vont ouvrir le score, d’un tir lointain dévié victorieusement dans les buts algériens. La surprise était de taille. Mais la joie rwandaise n’allait pas durer. En effet  2 minutes plus tard, Ziani exécute un coup franc aux 30 mètres qui permet à Ghezzal d’égaliser de la tête. Le même joueur fut sur le point, de voir son effort personnel couronné de succès  à l’issue d’un tir qui passera à côté en frôlant le montant des buts adverses.

La domination algérienne ne se dément pas. Sur une attaque menée de la droite par  Karim Matmour. Le ballon renvoyé par les rwandais est poussé dans les filets par Anther Yahia. Le ballon franchit la ligne d’au moins ½ mètre avant d’être dégagé par un défenseur à l’intérieur de ses buts. Malheureusement ni l’arbitre, ni son assistant ne bronchent et le jeu se poursuit comme si de rien n’était. Une vraie injustice. Les algériens ne protestent pas outre mesure et continuent d’attaquer. Ghezzal reçoit la balle à la limite de la surface, puis se déporte vers la droite avant de centrer latéralement pour Saïfi, lequel habilement, laisse  passer la balle entre ses jambes pour Belhadj, le gaucher, qui marque du pied droit juste sous la barre. Un but intéressant qui survenait dans les 2 minutes  du temps additionnel de la première période.

Après le repos, les joueurs rwandais mirent plus que le temps nécessaire pour revenir sur le terrain…Ils avaient certainement un plan à discuter et à exécuter au cours de la seconde période. De la part  des rwandais les 45 dernières minutes allaient ressembler  à tout sauf du football. Antijeu, palabres incessants, contestations des décisions arbitrales. Du jamais vu. Les joueurs qui simulent la blessure mais refusent de monter sur la civière. Pire, l’un d’entre eux se laisse volontairement tomber de la civière. Un joueur qui, au lieu d’exécuter la remise en touche, prétend se chamailler de la voix avec un partenaire et  ne se préoccupe plus du ballon qu’il laisse choir à terre. L’assistant de l’entraîneur rwandais qui agresse  Karim Matmour pour l’empêcher d’exécuter une remise en jeu à partir de la  touche, sous prétexte qu’un joueur rwandais est couché par terre sur le terrain…Après une  énième faute sur Meghni, les palabres des rwandais vont durer 3 minutes ( montre en main ) avant que les algériens puissent botter le coup franc accordé. Un quotidien algérien a, lui, comptabilisé 14 minutes d’interruptions totales, causées  par les visiteurs.

Et le match ?  Cette seconde période subissait  en partie la «  pourriture » que voulait imposer des rwandais qui paraissaient étrangement satisfaits  du résultat (1-2) en leur défaveur et donc plutôt soucieux de ne pas encaisser d’autres buts. A leur arrivée à Alger, ils avaient  pourtant déclaré être là pour arracher le point du nul. Comportement bizarre  s’il en fut. Au profit de qui ? La question reste posée. Comprenne qui pourra.

Qu’à cela ne tienne cela n’empêchera pas les locaux de maintenir  de plus belle leur pression malgré l’antijeu de leurs adversaires. Dès la 50° minute, sur un corner tiré de la droite par Belhadj, Yahia voit son coup de tête renvoyé par la barre. Par excès d’égoïsme, tour à tour Saïfi puis Ghezzal  ratent le cadre pour tirer dans les nuages. Il en est de même pour Yahia. Les minutes passent de façon irrévocable et le  « carton » que chacun espérait semblait s’évanouir. 

Jusqu’au moment où  - les arrêts de jeu étant largement entamés - Matmour sollicite un une-deux avec Djebbour, qui a remplacé  Saïfi. La remise  à l’aide d’une talonnade astucieuse est géniale. Toutefois Matmour ne peut l’exploiter car il est fauché à l’intérieur de la surface. L’arbitre hésite une seconde avant d’accorder le pénalty évident que Ziani, maître de ses nerfs, va transformer sans ciller. On jouait la 96° minute et  justice était en partie rendue à l’équipe algérienne par un arbitre  guinéen, Yakouba Keita, complètement dépassé par  les événements, qui n’a pas su sévir au moment opportun pour mettre fin à l’antijeu rwandais et qui n’aura donc pas laissé le meilleur souvenir en Algérie, plus encore que son collègue mauricien 1 mois auparavant.

Dernier épisode de la mascarade : les joueurs rwandais refusèrent de reprendre le jeu au centre du terrain. L’arbitre attend un instant avant de clore les débats.

Chose importante : chacun a pu se rendre compte du sang froid et du professionnalisme des joueurs algériens, qui, à aucun moment, ne se sont laissés intimider, ni ne sont tombés dans le piège de la provocation. Ils surent ainsi éviter les cartons jaunes ou rouges risquant de les priver du dernier match  en Novembre face à l’Egypte.

Après  cette victoire de 3-1 et 3 points d’avance  pour l’Algérie, toujours en tête du classement, le match du Caire allait  aussitôt  devenir le sujet idéal des discussions, en même temps que le règlement de cette compétition tel que prévu longtemps à l’avance par la FIFA. Quel résultat qualifierait l’Algérie ? Quel résultat  l’éliminerait ? Sans oublier la possibilité, dans le cas d’une victoire de l’Egypte par 2  buts d’écart, d’une égalité parfaite entre les 2 équipes et qui devront  ainsi être départagées par le tirage au sort ou un match de barrage en terrain neutre.

Chacune des 2 sélections assure pouvoir faire pencher la balance en sa faveur, il ne reste plus qu’à attendre le soir du 14  Novembre pour connaître le verdict final. Entretemps, la FIFA  aura  sans doute décidé entre  la pièce de monnaie  et  le match d’appui en terrain neutre. La FIFA choisira finalement le match de barrage. Elle demande à chacun des 2 pays de lui fournir le nom de 3 pays de leur préférence. L’Egypte choisit Ghana, Nigéria et Soudan. L’Algérie opte pour Libye, Maroc et Tunisie. Le tirage au sort effectué par la FIFA va désigner le Soudan.
Au classement de la FIFA, l’Algérie passe de la 44° place à la 29°. Le meilleur classement de son histoire depuis 1993, synonyme aussi d’une 4° place africaine.

 

                                                                                Troisième et dernière étape

Pour préparer le match du Caire et voulant éviter toute pression du public et des média, la Fédération choisit d’aller se préparer à Coverciano, près de Florence, le lieu de préparation habituel de la Squadra Azzurra italienne, gracieusement mis à la disposition de la sélection algérienne. Les augures ne s’annoncent malheureusement pas bons pour Saadane qui compte 10 joueurs blessés plus ou moins grièvement. Parmi ceux-ci  Bougherra, Yahia et Ziani n’ont plus joué depuis plusieurs jours avec leur club respectif. Deux jours avant le début du stage,  Hassan YEBDA, bénéficiaire lui aussi de la récente réglementation de la FIFA, se plaint d’un mollet, qui, à la dernière minute, l’a empêché de jouer avec son club de Portsmouth. Les 4 jours de stage seront donc consacrés aux soins. Pour ce faire le staff médical n’hésite pas à faire appel à la coopération d’experts étrangers, un allemand et un français. Toute l’équipe réalisera  un travail remarquable puisque 48 heures avant la rencontre et le voyage vers Le Caire tous les éclopés sont remis sur pied. Miracle ? Ou bien  ruse de guerre ?  Car les blessés vont peut-être  jouer 2 fois en 4 jours.


Lorsque j’écrivais en Octobre 2008 que notre sélection devait tâcher de faire le plein de points et ainsi  se mettre à l’abri, car l’atmosphère risquait d’être détestable lors du dernier match au Caire, je ne croyais pas si « mal dire »…En effet, et tout de suite après les matches  face au Rwanda et à la Zambie, gagnés respectivement par l’Algérie et l’Egypte, la partie égyptienne reprend espoir et caresse l’ambition de renverser la vapeur lors de l’ultime rencontre. Une étonnante campagne est alors lancée par les médias égyptiens. D’abord cantonnée au plan strictement sportif, elle va bientôt déborder pour atteindre des proportions insoupçonnées. Bah ! Chacun pense à juste titre que les matches ne se gagnent pas dans les journaux, ni sur les chaînes de télévision. La FIFA, elle, met en garde les 2 parties et leur demande de faire preuve de retenue.


Malheureusement,  personne ne pouvait imaginer un instant que 48 heures avant le match, le bus transportant notre équipe entre l’aéroport du Caire et l’hôtel tout proche, allait être victime d’une véritable embuscade et être attaqué à coups de pierre. Le joueur Karim Matmour, indemne par miracle, a raconté, dans un journal français, que le chauffeur avait volontairement ralenti. Plusieurs vitres volent en éclat. Dans un réflexe naturel les passagers se jettent à plat ventre. Malgré tout trois joueurs sont blessés. Du sang coule du crâne de Lemmouchia, du front de  Halliche  et  du bras de Saïfi. Sans oublier bien entendu l’état de choc dans lequel sera plongé l’ensemble des occupants du bus pris au piège de la façon la plus lâche.  Le chauffeur se décide à accélérer et le bus finit par atteindre l’hôtel. Aussitôt les passagers descendus, il va vouloir s’en aller, mais des membres de la délégation algérienne l’en empêchent afin de garder cette immense pièce à conviction qui sera montrée aux représentants de la FIFA aussitôt appelés à venir faire le constat. Le témoignage du représentant de la FIFA , le suisse Walter Gagg, ne laisse guère place au doute, quant à la nature des dégâts subis par le véhicule, ni sur la gravité des blessures infligées aux 3 joueurs.


Hélas, l’organe suprême du football mondial hésite, temporise et finit par « pondre » un communiqué mou, dans lequel il exige de la partie égyptienne un « engagement écrit pour une protection totale de la délégation sportive algérienne ». Nous étions loin de la réaction violente et quasi immédiate de Joseph Blatter, Président de la FIFA, à la suite des incidents qui avaient marqué en 2005, le match entre la Turquie et la Suisse pour le compte des barrages de la Coupe du Monde 2006.Le lendemain dudit match et dans une déclaration à la radio suisse-alémanique DRS, Blatter s’était déclaré « fou de rage » et avait promis des sanctions exemplaires qui pourraient aller jusqu’à l’exclusion  de la Turquie des éliminatoires de la Coupe du monde 2010 !!  Ajoutant : «  je n'ai rien vu de pareil ». Et ce n’est qu’en Février 2006 que la Commission de discipline de la FIFA  fit connaître son verdict. Il était très sévère pour la Turquie pour les quelques coups de pied spontanés, échangés à chaud, pendant et  après le match, entre joueurs des deux camps et aussi l’entraîneur adjoint turc. Une amende de 200 000 francs suisses, la suspension de 4 joueurs turcs et surtout devoir jouer 6 matches éliminatoires de la Coupe du Monde 2010 à plus de 500 km des frontières de la Turquie.


Bien entendu, il n’y a aucune commune mesure entre la Suisse chère au cœur de Blatter et des arabes qui étripent d’autres arabes dans les rues du Caire. On n’avait pourtant encore « rien vu  de pareil » auparavant, à savoir un traquenard, une agression directe et préméditée contre le bus d’une équipe visiteuse. Attendons donc sagement  Février 2010 pour savoir si le sang des algériens  Halliche, Lemmouchia et Saïfi  n’a pas coulé en vain au Caire !


Sachez aussi que la partie égyptienne, célèbre pour sa mauvaise foi, a tout de suite publiquement prétendu que ce sont les joueurs algériens qui avaient eux-mêmes attaqué leur bus de l’intérieur et s’étaient auto mutilés ! On apprendra aussitôt que malheureusement pour la partie égyptienne, un journaliste de la chaîne française Canal +, une tierce partie neutre,  avait tout filmé. Et les images étaient  très parlantes. Une pièce à conviction importante  à verser au dossier.


L’émotion est grande en Algérie où l’on craint encore plus pour les 2 000 supporteurs algériens, présents au Caire, venus d’Algérie, d’Europe et même d’Amérique du Nord et risquant d’être livrés à la vindicte d’une foule fanatisée par plusieurs semaines de matraquage médiatique anti algérien.


Vous avez bien lu : le match n’a pas encore commencé !
Et chacun se demande dans quelles conditions il va se dérouler. Car quelle que soit la bonne volonté des représentants de la FIFA, ils ne pourront jamais tout voir et contrôler.


Samedi 14 novembre,  le match débute dans un stade comble dans lequel les 2 000 fans algériens ne font pas le poids face aux 80 000 spectateurs locaux. La sélection égyptienne est privée de son défenseur Wail Gomaa suspendu et de Hosny Abdrabbou blessé. Les  éclopés algériens et les victimes du caillassage du bus ont été remis sur pied et tous sont  présents. Début de rêve pour l’Egypte qui marque dès la 2° minute de près par Amr Zaki après 2 renvois du gardien  algérien Gaouaoui. La pression égyptienne se poursuit et dix minutes plus tard Bougherra sauve sur la ligne. Mais la sélection algérienne se remet très vite et bientôt reprend la direction des opérations. Elle bénéficie de 2 fautes. Sur la seconde Anther Yahia, seul aux 6 mètres, est tout près de conclure mais Al Hadary arrête le tir. Les attaques sont alternées mais sans résultat décisif notamment 2 corners pour chacune des 2 équipes. Quelques instants avant la mi-temps et sur un coup franc, A. Yahia est incapable de concrétiser.


A la reprise tir d’Abu Trika qui passe au dessus. Cinq minutes plus tard la meilleure occasion algérienne. Saïfi échappe aux défenseurs égyptiens. Il tente de lober Al Hadary qui réussit à dévier en corner. Les égyptiens répondent par une belle action qui oblige Gaouaoui à plonger dans les pieds d’un adversaire. Bezzaz qui  a remplacé Matmour est tout de suite opérationnel. Il réussit ses dribbles et à conserver la balle. Il va aussi déborder à droite et servir  Saïfi. A 2 mètres des buts, ce dernier devance son vis-à-vis mais  il va envoyer le ballon dans les nuages. Deux occasions ratées par le seul attaquant de pointe, manquant de lucidité après avoir bataillé seul contre toute la défense égyptienne une heure durant.


La sélection algérienne  qui s’est recroquevillée sur elle-même va subir de longues minutes difficiles au cours desquelles les égyptiens se montrent maladroits et sans imagination. L’arbitre sud africain Damon accorde 6 minutes de temps additionnel. La tension monte, car avec ce résultat partiel, c’est l’Algérie qui est qualifiée. Le salut de l’Egypte sonnera à l’ultime seconde du match lorsque sur un centre venu de la gauche, Meteeb marque de la tête. Un but miraculeux qui venait sauver la mise de l’Egypte sans condamner l’Algérie. Le ralenti montrera  avec évidence que le joueur revenait d’une position de hors jeu. Un hors jeu que le juge assistant ne signale pas et que Mr Damon ne sanctionne pas. Conclusion : Rendez-vous à Khartoum dans 4 jours. Et première défaite des hommes de Saadane en 12 matches.


Le schéma tactique  4-5-1 présenté par Saadane n’était pas le bon. Il nous rappela les très mauvais souvenirs de 2007. La défaite  1-2  en  Gambie et  la suivante 0-2 à Alger face à la Guinée avec quasiment le même topo choisi à l’époque par Jean Michel Cavalli. Sept joueurs à vocation défensive, deux milieux et le seul Saïfi en pointe.


Les égyptiens n’avaient pas caché leur satisfaction de voir le sort désigner le Soudan voisin  pour le match de barrage. Ils se voyaient pour ainsi dire pratiquement chez eux. Mais les Algériens ne l’entendirent pas de la même oreille. Ils avaient pourtant adopté un profil bas à propos  de l’incident du bus, le Ministre des Sports qualifiant les blessures des 3 joueurs de « superficielles » sur la chaîne 3 de la radio nationale et affirmant  quelques heures plus tard au micro de la télévision nationale qu’un tel incident aurait pu survenir « n’importe où dans le monde ». Après le match,  l’attitude de la partie algérienne va changer du tout au tout.


La sortie de l’équipe algérienne du stade  ne put se faire que 2 heures après la fin de la rencontre. Les bus des supporteurs algériens ont eux aussi été  attaqués. Le soir même sans aucun doute des décisions importantes sont prises en haut lieu. Elles sont annoncées le lendemain à la  mi-journée. Elles vont redonner vie aux villes  et villages d’Algérie, plongés dans une torpeur et un silence indicibles  depuis  la défaite de la veille au Caire.


L’annonce est  faite que le Président Bouteflika a donné ordre à la compagnie nationale Air Algérie de prendre toutes les dispositions en vue de transporter, vers Khartoum, à prix réduit, le quota de  9 000 spectateurs que la FIFA avait réservé à  chacun des 2 pays. Le reste, soit 17 000 places, étant affecté au public soudanais. Ne pouvant faire face, Air Algérie reçoit l’appoint de l’armée et finalement près de 11 000 personnes seront transférées en 48 heures à 5 ou 6 000 km de là.  De plus le Président avait décidé que les frais de visa ainsi que les tickets de stade seraient pris en charge par l’état. On saura quelques jours plus tard que la compagnie aérienne avait reçu 1,7 million de demandes… A Omdurman - ville jumelle de la capitale Khartoum par delà le Nil et la plus peuplée du pays, où devait se dérouler ce match de barrage historique - les onze joueurs algériens n’allaient pas être seuls.


Dès leur sortie de l’enfer cairote et leur arrivée en terre soudanaise, ceux-ci vont eux aussi reprendre vie, décidés plus que jamais à venger les humiliations et les affronts extra sportifs subis pendant 48 heures dans la capitale égyptienne. Et l’accueil des autorités et du peuple soudanais allait définitivement contribuer à les aider à tourner la page du cauchemar. La partie semblait gagnée à tel point que Saadane  autorise des milliers de spectateurs  à assister aux entraînements.


La partie soudanaise avoue n’avoir jamais eu à affronter une telle situation, mais elle se met au diapason en mobilisant 15 000 policiers et soldats en vue de faire face à des troubles éventuels.


L’arbitre désigné par la FIFA, vient d’un petit pays, les Iles Seychelles, mais il est bien noté et bien coté. Il donne le coup d’envoi dans un stade qui « affiche complet » où les algériens sont beaucoup plus nombreux puisque parfois un billet a pu servir plus d’une fois…L’équipe présentée par Saadane est plus équilibrée que celle du Caire. Ghezzal est aligné d’entrée aux côtés de Saïfi en attaque. Yahia remplacé au Caire retrouve sa place au sein de la défense et Matmour n’est pas titularisé. La sélection égyptienne récupère Gomaa qui a purgé  sa suspension et Hosny absent au Caire est sur le banc.

Après 2 minutes de jeu le défenseur algérien Nadir Belhadj écope d’un carton jaune. Les joueurs ne se font point de cadeau. L’atmosphère est crispée. Les fautes se succèdent de part et d’autre. Un accrochage oppose même Meghni à Ahmed Hassan et provoque un début de mêlée entre plusieurs joueurs. Mais la domination est partagée. A signaler toutefois que le gardien Chaouchi, remplaçant Gaouaoui suspendu, se distingue. Sur un coup franc venu de la droite, il  va  réaliser une sortie décisive. Juste avant la demi-heure, l’Algérie obtient 2 corners consécutifs. Sur le premier Belhadj tire directement sur Al Hadary qui a failli  être surpris mais  il réussit à dévier  difficilement en corner.


Les égyptiens se réveillent et combinent bien sur la gauche où Bougherra est quelque peu esseulé. C’est ainsi que le latéral gauche Moawed est en  mesure de servir sur un plateau, Abu Trika, seul à l’entrée de la surface. Mais son tir est raté et échoue à droite des buts de Chaouchi. Moawed va déborder encore à 2 reprises mais sans résultat probant. C’est ensuite autour du latéral droit Al Mohamedi d’entrer dans la surface et de menacer Chaouchi qui détourne d’une main ferme. A  la 39° minute les algériens vont bientôt desserrer l’étreinte et réagir. Ils bénéficient de 2 fautes. La seconde est jouée assez rapidement entre 3 joueurs. La balle arrive dans les pieds de Meghni aux 20 mètres. D’une seule touche il redonne en retrait à Ziani qui avance de 2 pas puis envoie un centre aérien  vers la droite de la surface adverse, là où se trouvent Ghezzal et Yahia. Le premier est lobé. Mais le second idéalement placé, laisse rebondir la balle devant lui avant d’adresser, malgré un angle fermé,  juste sous la barre, une volée d’une violence et d’une vitesse telles que beaucoup mettent quelques secondes avant de se rendre compte que le ballon est dans les filets et de voir les joueurs algériens se congratuler.


Les techniciens de la chaîne qatarie Al Jazeera Sport ont chronométré le tir à une vitesse de 100 km/h….Anther Yahia avait  été très malchanceux contre le  Rwanda : 1 but refusé par l’arbitre alors que le ballon avait franchi la ligne de but de plus de 50 cm et un coup de tête renvoyé par la barre transversale. Au Caire il avait échoué face à Al Hadary. Là il marquait un but d’anthologie. Un but à la Van Basten (finale de l’Euro 1988)
Peu  de choses marquantes sont à noter avant la mi-temps. A la reprise  le coach égyptien fait entrer Zidan et Hosny. Aucun changement du côté des verts. Menant à la marque, inconsciemment ou non, ils vont laisser aux égyptiens la possession de la balle et des espaces .Mais il faut dire que l’adversaire ne sait nullement en profiter en s’évertuant à faire circuler le ballon  de façon tout à fait stérile devant une défense très bien regroupée. Les contre attaques algériennes auraient pu faire mal mais la précipitation prenait le pas sur la vitesse et la sérénité. Sauf en une occasion, à la 60° minute,  quand une belle combinaison permet au milieu Yebda d’effectuer de la droite une très belle ouverture au second poteau sur la tête de Ghezzal qui échoue face à Al Hadary.


La domination égyptienne ne se dément pas. Réplique immédiate par Meteeb, mais Chaouchi est à la parade.  Meghni  légèrement blessé est remplacé par Matmour. Au plus fort de la pression adverse, c’est au  tour de Yahia de laisser sa place à Samir Zaoui. Au milieu de la défense, celui-ci va tout de suite se montrer décisif.  Les égyptiens essayent sans cesse de passer par le centre mais le piège se referme sur eux. Et s’ils arrivent à franchir le rideau défensif, Chaouchi est là pour « sauver la baraque » comme il le fera à la 72° minute quand il plonge dans les pieds de Meteeb. Au fur et à mesure que les minutes passent, les égyptiens semblent douter et les algériens apparaissent sereins malgré la pression de l’adversaire. Ils réussiront à tenir leur cage inviolée jusqu’au bout malgré une dernière percée d’Abu Trika à la 92° minute que Chaouchi détourne en corner. Celui-ci ne  donnera rien, car mal  exécuté comme les trois précédents dont avaient bénéficié les joueurs égyptiens. 

Une fois de plus, en terrain neutre, pour la quatrième fois, en presque 30 ans, l’Algérie s’imposait à l’Egypte en match officiel. Cinq fois si l’on y  ajoute un match amical en 1976.

Deux mois auparavant, la sélection algérienne avait assuré sa participation à une phase finale de la CAN qui la fuyait depuis 4 ans. Ce soir-là à Khartoum elle venait de rejoindre l’élite mondiale en  2010 en tant que représentant de l’Afrique, mettant fin à 24 années de disette. Partout, en Algérie,  au Maghreb, en Europe et en Amérique du Nord la joie est immense. Les sacrifices n’ont pas été vains. Les supporteurs présents à Khartoum ont oublié qu’ils avaient été très mal hébergés, parfois sous la tente. Ils ont oublié que pendant 48 ou 72 heures ils n’avaient pas mangé à leur faim. Qu’à cela ne tienne. Ils étaient venus pour la victoire et la qualification et les deux étaient là.

52 avions seront mobilisés pour leur retour au pays. Un pont aérien record, dans l’histoire de l’aviation civile algérienne, réalisé en 6 jours. . . Un fait unique dans le domaine du sport. Un accomplissement remarquable qui remettait en mémoire celui  ayant suivi le blocus de Berlin, réalisé par les Alliés, entre 1948 et 1949. Un véritable événement, ce match d’Omdurman, quand on examine ces autres chiffres : 10 313 personnes transportées, 350 tentes, 800 couvertures, 82 tonnes de produits alimentaires, 90 000 bouteilles d’eau minérale, selon les déclarations officiellles.Tout ce matériel et tous les produits non consommés, furent laissés sur place, don de l'Algérie au peuple du Soudan.

 

Une nouvelle équipe de football  venait-elle de naître ? En tout cas elle a suscité un engouement sans pareil. On peut aussi dire qu’elle  a encouragé l’industrie textile puisque des millions de mètres de drapeaux, des centaines de milliers de maillots, d’écharpes, de chapeaux et autres banderoles ont été confectionnés et vendus comme des petits pains. Elle a donné un coup de pouce à la création artistique avec la réalisation de dizaines de chansons à  sa gloire. Elle a permis – en quelques mois -  à certains titres de la presse locale, qui jusque là tiraient le diable par la queue, d’augmenter leur tirage et leurs ventes de façon considérable. Elle a uni la population, elle a rapproché les différentes régions du pays dans une communion de pensée et d’élan joyeux comme aucune force politique ou sociale n’a pu le faire avant elle. Elle a, des heures et des jours durant, mobilisé les foules dans la rue et les logis pour festoyer et célébrer.

                                                                    
A leur retour à Alger les joueurs seront reçus par une multitude de supporteurs enthousiastes. Juchés sur un autobus à impériale découverte, ils mettront plus de 3 heures pour accomplir le trajet de 17 km entre l’aéroport et le Palais du Peuple où les attendait le Président de la République ! Quel accueil recevront-ils s’ils venaient à remporter la Coupe d’Afrique ? Je ne m’aventure pas à  envisager une victoire en Coupe du Monde !!!
 Après la remarquable campagne de 1984-1985 qualificative pour le mondial mexicain, Rabah Saadane venait de mener à bon port celle de 2008-2009 pour envoyer son équipe  au  premier mondial disputé dans un pays africain. 8 victoires, 2 nuls et 3 défaites pour les 13 matches. Tout n’a pas été rose. Ce fut même parfois très laborieux. Témoins le parcours très approximatif pendant le  second tour avec  les matches à domicile face à la Zambie et au Rwanda. Sans parler du traumatisme cairote qui, immanquablement,  a laissé des traces chez les joueurs algériens et pour terminer l’extrême tension et la pression terrible lors du dernier match au Soudan.


Néanmoins  et puisque l’objectif de ces joutes préliminaires était  la qualification,  Saadane  et ses hommes méritent un coup de chapeau pour l’avoir obtenue de façon méritoire.  Un hommage auquel il ne faut point omettre d’associer Mohammed  Raouraoua, le président de la Fédération algérienne de football, revenu chez lui  « plein d’usage et raison » pour conduire les siens au succès et à la consécration. Je dirai donc : merci à vous tous. De nouveaux défis vous attendent. Nous avons confiance en vous, car nous savons que vous avez beaucoup appris, vous êtes conscients de vos responsabilités et que vous saurez défendre  et imposer la belle réputation que vous venez d’acquérir. Ne nous décevez pas !


En commençant ce chapitre en Octobre 2007, je l’avais intitulé : Y aura-t-il du nouveau ? Avec la double qualification pour la CAN et la CDM après des années de privations forcées, la réponse est bien évidemment très affirmative. Est-ce effectivement la naissance d’une nouvelle équipe à l’instar de celle qui se révéla fin 1979 ? Un début de réponse sera bientôt fourni  dès le début de l’année 2010.


Deux jours plus tard, au classement FIFA, l’Algérie avance d’une toute petite place (28°) juste suffisante pour lui permettre de conserver sa 4° place africaine et de sauter l’Egypte… Une Egypte qui, c’est triste de le dire, ne semble pas avoir digéré la défaite et l’élimination, puisque la campagne médiatique anti algérienne se poursuit…. Ils finiront par se calmer, c’est sûr.


Deux jours plus tard également et depuis Luanda, capitale de l’Angola, la sélection algérienne  découvre ses adversaires pour le premier tour de la CAN /ANGOLA   (10-31 Janvier 2010). Dans le groupe  A  l’Algérie aura à affronter dans l’ordre le Malawi (11 Janvier), le Mali (le 14)   enfin l’Angola, pays hôte (le 18). Un tirage au sort plutôt clément  car les alter ego  mondialistes  camerounais, ghanéen, ivoirien et nigérian ont été évités, sans oublier l’Egypte !!

                                                                     
Après l’attaque du bus, huit jours sont nécessaires pour que la FIFA se décide à annoncer enfin l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre la Fédération égyptienne de football.


 Le vendredi 4 Décembre, dans un décor somptueux, dans la ville du Cap, le tirage au sort de la Coupe du Monde Afrique du Sud/2010, place l’Algérie dans le groupe  C  en compagnie de l’Angleterre, des Etats Unis d’Amérique et de la Slovénie. Tirage clément ? Tirage difficile ? Comme d’habitude, chacun fait part de son pronostic. Deux choses sont certaines : 1. C’est la première fois que l’Algérie aura à affronter ces trois pays. 2. Ce groupe est considéré comme moins problématique ou moins difficile que d’autres. Derrière l’Angleterre newlook de Capello, logiquement favorite pour terminer à la première place du  groupe, les 3 autres équipes peuvent nourrir des espoirs de qualification. Mais elles devront batailler  dur en vue de s’assurer de la seconde place qualificative.  En attendant la vérité  du terrain, l’espoir fait vivre. Et chacun a le droit de rêver.


L’Algérie entamera la compétition le 13 Juin 2010 à Polokwane, face à la Slovénie, avant de se mesurer  5 jours plus tard à l’Angleterre au Cap et de terminer ces matches de groupe le 23 Juin contre les Etats Unis à Pretoria. Deux villes au nord et Le Cap à l’extrême sud du pays.
Une autre nouvelle agréable. Au dernier classement FIFA, l’Algérie gagne encore 2 places (26°), un niveau jamais atteint  depuis l’institution de ce classement en 1993. En 1982, Rachid Mekhloufi me  disait : « Le plus difficile est de se maintenir en haut »…. Pour cette génération de joueurs, sera-ce là une réalité ou une gageure ?

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