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  L E   P A R C O U R S  
 

Dans une ambiance survoltée, dans un stade totalement acquis à leur cause, et pris d’assaut 5 heures avant le coup d’envoi, les algériens, vêtus de blanc, entreront immédiatement dans le vif du sujet. Dès la 4° minute, ils bénéficieront d’un coup franc à 25 mètres des buts marocains. Parfaitement exécuté par Boudebouz, le ballon est d’abord contré par la tête d’un défenseur et ensuite dévié en corner par le poing du gardien de but marocain. Boudebouz se dépêche d’aller tirer le corner de la droite. Au premier poteau, Yebda effleure le ballon de la tête, lequel atterrit sur la poitrine de Hermach placé derrière lui. Surpris par le semi raté de Yebda, Hermach va en fait mettre les 2 mains pour repousser le ballon. Le pénalty évident est immédiatement signalé à la fois par l’arbitre et le juge assistant. Les protestations marocaines inutiles et déplacées vont durer. Yebda lui, et avec autorité, prendra  le ballon et l’enverra au fond des filets. On jouait depuis 7 minutes seulement. 1-0 le scénario idéal direz-vous. Pas forcèment. Ce but précoce donnera, à mon avis, une toute autre tournure à ce derby maghrebin que sans doute personne ne pressentait.


Pris à la gorge, les joueurs marocains vont subir. La pression très haute est telle qu’ils ne seront pas capables de développer leur jeu en passes courtes et redoublées. Ils se résigneront même à tenter le coup sur des balles hautes, mais ils perdront quasiment tous les ballons aériens et tous les duels. Au cours de la première mi-temps une seule fois l’avant de pointe Chamakh put échapper à Bouzid et Yahia ; malheureusement pour lui il s’effondra tout seul à 10 mètres des buts. Les algériens ne faisaient pas dans la dentelle, ils poussaient et repoussaient. Ils étaient le plus souvent les premiers sur la balle.Il n’y avait là rien d’académique. La  présence physique et la détermination  suppléent le beau jeu. Néanmoins deux actions, l’une par Ghezzal, contrée par le gardien marocain  et la seconde gâchée par un gros ratage de Boudebouz auraient pu connaître un meilleur sort.


Du côté marocain les tentatives des milieux Kharja et Boussofa étaient étouffées dans l’œuf. Le rapide dribbleur Taarabt s’avéra être le plus dangereux. Mais il était esseulé. Chamakh pris dans la tenaille Bouzid-Yahia, n’en pouvait mais.Le latéral gauche Slimani, connu pour son tempérament offensif de contrattaquant  ne pourra jamais franchir la ligne médiane.Les deux défenseurs centraux Al Kantari et Benattia, firent bonne garde et surent annihiler les efforts de Rafik Djebbour lui aussi seul à « aller au charbon ». Nombreux cependant furent ceux qui,  énervés, dépensérent beaucoup d’énergie et de souffle à contester presque chaque décision de l’arbitre mauricien.

La seconde mi-temps sera une répétition de la première. Avec des marocains plus entreprenants jusqu’aux abords de 30 mètres algériens. Ils sauront, à partir du flanc gauche, bien  conduire 2 attaques  tranchantes qui créeront une certaine panique dans la défense algérienne mais le gardien M’bolhi saura garder sa cage inviolée. Bientôt Yahia, touché à la cheville dès le début du match et qui avait tenu à rester sur le terrain, laissera sa place à Medjani qui aussitôt s’imposera à ses adversaires et  rassura coach et spectateurs. 10 minutes  plus tard, c’est le jeune et tendre Boudebouz, trop tendre pour une telle empoignade, qui laissera sa place à Belhadj. A cinq minutes de la fin du match, Benchikha envoie Hadj Aïssa dans la mêlée. Grâce à sa technique individuelle il pouvait profiter d’un contre ou même savoir conserver la balle. Il aura à deux reprises l’occasion de se montrer. Sur l’une d’elles, alors qu’il se trouve bien lancé, en bonne position de contre attaque dans les 30 mètres adverses, il sera sévèrement taclé par derrière.


Ayant marqué très tôt dans la partie, les algériens ont continué sur leur lancée, avec beaucoup de cran et d’enthousiasme. Il fallait conserver le maigre avantage d’un but. Il fallait tenir coûte que coûte. Ne pas laisser d’espaces  à l’adversaire grâce à une présence et une solidarité de tous les instants. Une fois encore les algériens ont montré qu’ils savaient réagir de manière positive lorsqu’ils sont « dos au mur ».


En face, et c’est mon intime conviction, les marocains me parurent trop sûrs d’eux, comme en témoigne leur optimisme démesuré avant le match. Ils pensaient qu’ils ne feraient qu’une bouchée d’algériens au bord du gouffre, sans moral et sans avenir, des « tigres mondialistes en papier ». Eric Gerets, le coach belge  du Maroc n’était pas du tout étranger à la création de cette atmosphère trop confiante qui entourait l’équipe du Maroc. Il déchanta au fur et à mesure que le match avancait. Les gros plans de son visage à la télé, révélaient les traits de quelqu’un qui n’en croyait pas ses yeux. Qui ne voyait pas comment faire plier cette armada blanche présente sur toutes les actions, comment sauver au moins le point du match nul.Très fair-play il félicitera coach et joueurs algériens pour leur victoire, reconnaissant que ces derniers avaient « très costauds ».
Avec ces 3 points arrachés face aux voisins marocains, la sélection algérienne avait réalisé l’essentiel en « recollant  au peloton de tête » même si elle reste dernière du groupe en raison du goal average.


En football, entre algériens et marocains, une fois est coutume…Sur le terrain, et en dépit d’un match assez engagé, il n’y eut, comme naguère, aucun incident entre joueurs, aucune méchanceté, ni brutalité délibérée. Pas de comédie, ni de simulations. 28 derbies, dont 15 au titre de matchs officiels  à domicile, à l’extérieur et en terrain neutre sans la moindre anicroche. Il faut toujours le signaler, s’en réjouir et souhaiter que cela dure. Et cela dès le match retour prévu début Juin au Maroc. D’ici là chacun saura comment s’y préparer.


Dans ce but et en vue du match fixé au 4 Juin dans la ville de Marrakech, la FAF innove et envoie la sélection se préparer dans un centre sportif spécialisé, situé dans le sud-est de l’Espagne, à la Manga del Mar Menor, près de Carthagène, dans la province de Murcie.Un lieu confortable et doté de toutes les commodités selon la relation que la presse a pu en faire. Le calendrier international ne fut pas du tout l’allié du staff technique puisque les joueurs sont arrivés au compte-gouttes au fur et à mesure que les compétitions de leurs clubs respectifs s’achevaient : les premiers étaient en place dès le 21 Mai, les derniers ne sont arrivés que le 31 Mai. Très peu de temps donc de préparation avec l’ensemble de l’effectif, le départ sur Marrakech, par vol spécial et direct, étant fixé au 2 Juin.


Le sélectionneur Benchikha avait  fait connaître  sa liste de 22 joueurs assez tôt, le 14 Mai. Trois nouveaux noms apparaissent : Azzeddine DOUKHA, gardien de but de l’USM Harrach, Brahim FERRADJ, défenseur du club de Brest  et El Arbi Hilel SOUDANI, l’attaquant de l’ASO Chlef et co-meilleur buteur, en début d’année au CHAN (Championnat d’Afrique des  Nations) compétition  réservée  aux joueurs opérant dans leur pays. Retours de joueurs pros, ceux de Guedioura, K adir et Matmour et aussi de Bougherra et Ziani, absents à Annaba, pour cause de blessure.Ce derby, on s’en doute, avait accaparé l’attention des média algériens depuis le coup de sifflet final du match d’Annaba. Déclarations, interviews, mises au point, rumeurs, tout y est passé, sans relâche. Il est vrai que le sujet est de ceux qui font tourner les rotatives. Il faut savoir en profiter !


La sélection algérienne est chaleureusement accueillie à Marrakech et elle va résider dans un établissement hôtelier luxueux au milieu de la célèbre palmeraie de la ville. Les conditions semblent réunies pour que les algériens puissent réaliser une bonne performance à même d’affirmer ou de préserver leurs chances de qualification pour la CAN 2012. Mais ils savent aussi à quoi s’en tenir car en face, la sélection marocaine ne cache nullement son jeu. Elle est de plus galvanisée par Eric Gerets. Il y va de son avenir personnel et il ne veut rien d’autre que la victoire.


Le nouveau stade très moderne de Marrakech abrite ainsi son premier match officiel. Les tribunes sont pleines  à craquer et les 1500  supporteurs algériens ne sont pas les moins bruyants. La température nocturne est agréable. Le quatuor arbitral qui vient de Côte d’Ivoire peut donner le coup d’envoi de la fête !


Benchikha présente une formation classique rappelant celle de Annaba avec les mêmes 3 hommes du milieu : Lacen, Lemmouchia et Yebda. Devant eux Kadir et Ziani et en pointe Djebbour. La défense à  4  sans surprise : Mostefa, Bougherra, Yahia et Mesbah. Le gardien de but est Raïs M’bolhi.
Premières  surprises  aussi désagréables  qu’inhabituelles  : l’hymne national algérien est copieusement sifflé par les spectateurs ; et quelques slogans sont criés à l’adresse de Abdelaziz Bouteflika, lui demandant de rouvrir les frontières .Quel contraste avec l’accueil chaleureux !  Qu’à cela ne tienne !


Les algériens habillés en vert vont prendre la direction des opérations et dès la 11° minute alertent la défense adverse. Ils traitent d’égal à égal et privent de ballon leurs adversaires qui en fait, abusent de longs centres tout à fait inopérants. Ce schéma  va se poursuivre pendant un peu plus de 20 minutes, jusqu’au moment où la sélection marocaine vêtue de blanc et rouge, va bénéficier d’un corner. Bien exécuté vers le second poteau où le défenseur marocain Benattia se trouve opportunément placé pour tromper de près et Yahia et M’bolhi. On jouait la 26° minute.


Sans risque de beaucoup se tromper, je dirai qu’à partir de là l’équipe algérienne est apparue  non concernée.  Absente. Non point impuissante ou sans réussite. Mais perdue corps et âme ! Et nous avons revu devant nous la réédition de ces  matches précédents  (Malawi , Egypte, Serbie, Eire , RC Africaine ) d’une équipe sans idées, sans réactions, fantomatique. Tellement absente qu’à la 39° minute, le même Benattia, défenseur central, se permet de traverser presque tout le terrain pour venir servir l’avant centre Chamakh au tarvers d’un milieu et d’une défense de notre sélection, aussi  malléables qu’une motte de beurre.


Après ce second but  on enregistre une brève réation d’orgueil des algériens qui arrivent finalement  à atteindre les buts adverses avec un tir violent  que le gardien Lamyaghri  renvoie. Le ballon est remisé mais il heurte le poteau. Un feu de paille ! On espère tout de même que notre sélection va se ressaisir en seconde période.


Il va sans dire que les marocains ne s’attendaient pas du tout à tant de largesses mais ils vont savoir en profiter. A la reprise Boudebouz et Matmour remplacent Yebda et Kadir. Une option plus offensive à coup sûr du côté algérien. Un choix qui ne portera pas ses fruits puisque 15 minutes plus tard, une faute monumentale de la défense centrale algérienne permet à Youssouf Hadji de corser l’addition  (0-3). Boudebouz imite Ziani et court inutilement avec la balle avant de la  perdre. Au centre de l’attaque algérienne, Djebbour complètement sevré de ballons passe totalement inaperçu !


Bien « bousculés » à Annaba, les joueurs marocains évoluent tout à leur aise. Sans réaliser une grande performance ils vont s’en donner à cœur joie en profitant de la faiblesse de l’opposition. Et le jeune ailier gauche  marocain Essaïdi donne le tournis à notre défenseur Mehdi Mostefa avant de marquer le 4° but de près, entre les jambes de M’bolhi. Il restait encore 20 minutes à jouer. Les marocains ne lèvent pas le pied. Un peu de maladresse de leur part et quelques sauvetages de M’bolhi sauvent ce qui peut encore être sauvé !!  On en restera donc à (0-4). Mais la correction se suffit à elle-même. Elle est  de la nature de celles qui font apparaître les pires qualificatifs. Ils fleuriront de toutes parts et à juste titre je dois le dire. Chez nous et à l’étranger !


Atomisée, corrigée, écrasée, étrillée, foudroyée, humiliée…..mais aussi  débâcle, déconfiture, naufrage, honte…Ces  mots résument  tout ce qui  a été écrit sur la prestation de notre sélection algérienne à Marrakech.

Le coach Benchikha a déclaré : «  Nous avons bien débuté…on aurait pu revenir dans le match si nous avions concrétisé les occasions que nous avons eues…la réussite n’était pas là ! » Son vis-à-vis Eric Gerets commente sobrement : «  C’est le meilleur match du Maroc depuis longtemps… c’est le fruit d’un travail de 10 jours... »


Le capitaine Anther Yahia avoue : «  On ne mérite pas de représenter les couleurs de l’Algérie… »Majid Bougherra : «  Je ne réalise pas ce qui m’arrive…je ne trouve pas d’excuse valable… »Tous deux sont conscients qu’ils portent une grosse responsabilité dans cette lourde défaite. L’ancien capitaine de la sélection algérienne, Yazid Mansouri, présent comme invité : «  Cette défaite est inacceptable. »Du côté marocain, le capitaine Hocine Kharja et Merouane Chamakh sont d’accord pour dire : «  Nous en voulions plus, nous avons été plus agressifs. »
Les médias, pour leur part, n’ont pas épargné les Verts, aussi bien en Algérie qu’ailleurs : L’Equipe : «  Le Maroc foudroie l’Algérie….  Le Maroc n’a pas raté son rendez-vous avec son rival. Bien au contraire, Chamakh et les siens ont ingligé une sévère correction à l’un de leurs plus sérieux concurrents pour la qualigication… » France Football : «  Le Maroc n’a fait qu’une bouchée de l’Algérie… il n’y a pas eu de match…Une faiblesse défensive algérienne criante… »


Radio France Internationale : «  Face à une défense centrale Bougherra-Yahia dépassée, Chamakh et ses coéquipiers se sont régalés. »Le site de la FIFA n’en a pas rajouté, se contentant de constater : «  Le Maroc trop fort pour l’Algérie. »France 24 : «  Les Lions de l’Atlas écrasent les Fennecs à Marrakech…Le Maroc humilie l’Algérie 4-0 …»

 

 

 

 

 

 

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