LE VRAI COUP D' ENVOI
Une année 2012,à venir,assez chargée avec 4 matches officiels (qualifications CAN 2013 et CDM 2014 en Février et Juin) et probablement 6 ( Septembre et Octobre) si la sélection algérienne arrive à passer le premier obstacle de la Gambie, évoquée plus haut.
En passant des années paires aux années impaires, la CAF a été obligée d’improviser pour trouver des dates FIFA ( matches officiels) disponibles. Etant donné le peu de possibilités offertes, elle a été obligée d’utiliser la date de Février qui est généralement réservée aux matches amicaux. Cela a eu pour conséquence immédiate que les joueurs africains n’ont été libérés que 2 jours avant la rencontre internationale. Les 24 joueurs retenus pour le match face à la Gambie, à l’extérieur, pour le compte de la CAN 2013, n’auront ainsi eu, tous ensemble, qu’une seule séance de préparation, la veille du match. Rien de rassurant face à un adversaire certes théoriquement très modeste, mais qui néanmoins en 2 occasions déjà avait su prendre le meilleur sur notre sélection en 2007 et 2008.
A son arrivée sur place à Banjul, la délégation va découvrir une température dépassant les 30 degrés et surtout une pelouse dans un état catastrophique. Halilhodzic s’attendait tout de même à de tels inconvénients et tout en gardant une certaine réserve, il ne cachait pas son désir de gagner ce match. Il estimait qu’il devait constituer un « déclic » devant faire réagir ses joueurs trop habitués à ne pas gagner chez l’adversaire. En ne convoquant pas Ziani et Djebbour, il avait fait couler beaucoup d’encre. Lui, avait ses petites et ses grandes idées et ne s’en formalisa pas outre mesure. Il passait là son premier véritable test à la tête de la sélection. Les événements finiront par lui donner raison.
L’équipe présentée sur le terrain incluait 2 nouveaux : Liassine BENTAIBA-CADAMURO , défenseur latéral de la Real Sociedad de San Sebastian ainsi que Sofiane FEGHOULI ,milieu offensif du FC Valence,lequel – bien que convoqué - n’avait pas eu l’occasion de jouer en Novembre 2011 face à la Tunisie. La titularisation de M.A. Aoudia, avant centre de l’ES Sétif constitua une légère surprise. Pour le reste, pas de surprise puisque Belhadj avait demandé à être dispensé et que Yebda grièvement blessé dans son club n’était pas présent.
Cette rencontre objet d’une grande appréhension après de nombreuses contre performances chez l’adversaire sourira finalement aux nôtres…qui sont entrés sur le terrain pour jouer et gagner et non point pour ne pas perdre. Et cela fut évident dès l’entame du match, à la 14° minute par Matmour, grâce au violent tir de loin de Mesbah que le gardien renvoie dans les pieds de Guedioura qui marque, mais le but est refusé pour un hors jeu dit « passif » tout à fait discutable. Le réveil gambien se manifeste aussitôt quand, à la 26° minute, l’attaquant gambien Mamadou Seesay se joue de Bougherra, Yahia et M’bolhi et marque un but surprenant dans un trou de souris. Il s’ensuit une bonne période de pressions successives des locaux. Néanmoins les Algériens retrouvent vite leurs esprits et menaceront la cage adverse, témoin ce beau coup de tête de Aoudia renvoyé par le poteau pendant le temps additionnel de la première période.
A la reprise les algériens, tout de blanc vêtus, prennent bien vite la direction des opérations, obligeant leurs adversaires à reculer. A la 54°minute, ur un corner de la gauche exécuté par Kadir, le gardien gambien commet une bourde qui permet à Anther Yahia de pousser facilement dans les filets la balle de l’égalisation. Il inscrivait ainsi un but important, le 6° avec la sélection. La pression des algériens ne se dément pas ce qui conduit les gambiens à la faute. Sur l’une d’elles exécutée, 3 minutes plus tard par Kadir à environ 30 mètres, le ballon est renvoyé par la défense. Mais il atterrit à la limite des 16 mètres dans les pieds de Sofiane Feghouli à l’affût. Ce dernier réussit un contrôle idéal et reprend de volée pour signer le 2-1.
Première sélection, premier voyage en Afrique et premier but en sélection pour cet espoir du football qui s’affirme de semaine en semaine dans son club de Liga, le FC Valence. Ainsi les algériens confirmaient-ils au tableau de marque, une supérorité manifeste jusque là dans la possession du ballon et le contrôle du jeu. Ils tenaient le bon bout et les escarmouches gambiennes de fin de match n’y changeront rien.
Première victoire chez l’adversaire (2-1) en presque 3 ans, grâce à un nouvel état d’esprit, une nouvelle manière d’aborder les rencontres et une détermination et un engagement très prometteurs. Comme le fit remarquer l’ex international Moussa Saïb, certes la Gambie est « loin d’êrte un foudre de guerre du continent. » ajoutant néanmoins à propos des nôtres « ils n’ont pas perdu espoir…et ont fait preuve de caractère. » Justement il n’y avait pas si longtemps, notre sélection baissait pavillon face à une opposition très modeste telle que la la Centrafrique. Ce fut là un bon départ pour ces éliminatoires et une satisfaction pour Halilhodzic, content d’avoir su communiquer le bon message à ses poulains. Une bonne étape vers l’avenir comme le nota le quotidien El Watan : « Banjul, première station du renouveau annoncé ». Un avenir qui prendra corps dès le mois de Juin avec le début des qualifications pour la Coupe du Monde 2014 puis le match retour en Algérie contre la Gambie.
Sur le plan national, L'Entente de Sétif a remporté sa huitième Coupe d'Algérie, en battant le CR Belouizdad 2-1 en finale, avant de s'lmposer, de justesse ( au goal-average) en tête du championnat (son cinquième titre). L'Entente renouvelait ainsi son doublé de 1968.Comme en 2011, le dauphin une fois de plus fut la JSM Bejaia.
En raison de la longue "hibernation" subie par la sélection et en vue de préparer les échéances officielles du mois de Juin, le sélectionneur Halilhodzic avait programmé pour fin Mai un match amical en Algérie contre le Niger voisin.Pour ce faire, plusieurs mini-stages eurent lieu, avec les gardiens de but, les joueurs locaux et ce, en attendant la fin des compétitions de clubs dans chaque pays. En convoquant 29 joueurs pour le stage final, le coach croyait bien faire et avoir vu large.Malheureusement, les nombreuses blessures ayant affecté plusieurs joueurs, réduisirent en définitive la liste à 22, dont 3 gardiens de but et sont ainsi venues perturber les plans.Sans oublier que 3 joueurs,et non des moindres, le capitaine Anther Yahia, 52 capes, Nadir Belhadj (56) et Karim Matmour (30) avaient décidé, quelques semaines plus tôt, de prendre leur retraite internationale.Qu'à cela ne tienne. Il fallait non seulement faire face mais aussi, dixit l'entraîneur, bien jouer et gagner ce match amical.
Ainsi le 26 au soir, sur une pelouse de Blida très bien préparée, les Verts algériens vont-ils répondre à l'attente de leur patron.Après avoir parfois confondu vitesse et précipitation, tant ils avaient à coeur de réussir, ils finiront après une demi-heure de jeu à prendre l'avantage 2-0, avec notamment un très joli but du revenant Djebbour et couronner le tout par un 3° but en seconde période grâce au feu follet Soudani. Score final 3-0! Cela faisait 28 mois et 18 matches que la sélection algérienne n'avait pas marqué 3 buts.
L'adversaire du jour ne fut pas très dangereux, la prestation de l'équipe n'a pas été sans reproches,mais cette dernière semble avoir rompu - nous l'espérons - avec la manière frileuse et conservatrice d'antan.Pourvu que cela dure! Ceci en tenant compte du fait que la formation avait été profondément remaniée.Pour en juger, disons que sur les 17 joueurs utilisés, 13 n'étaient pas présents en Février à Banjul, lors du match officiel face à la Gambie. A cette occasion aussi, 4 joueurs ont connu leur baptême du feu : le gardien Cedric SI Mohammed, le défenseur Mokhtar BENMOUSSA, les attaquants Islam SLIMANI et Mohammed CHALALI. Deux autres, A. Hachoud et S. TEDJAR enregistraient là leur seconde cape.
En cette période de fin de saison délicate pour tous et à raison d’un match par semaine, (le 2 Juin, le Rwanda à Blida, le 9 Juin, le Mali à l’extérieur, tous deux pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 et le 15 Juin, la Gambie à Blida, match retour qualificatif pour la CAN 2013), Halilhodzic s’attachera à peaufiner son travail pour que ses joueurs soient performants le jour venu. Il semble évident de bien entamer les joutes de ce groupe H qui regroupe, est-il besoin de le rappeler, Algérie, Mali, Bénin et Rwanda.
Le samedi 2 Juin, Aoudia, Bougherra et Mostefa mis à part, Halilhodzic a pu récupérer tout son monde pour recevoir le Rwanda. Un Rwanda, qui, rappelez-vous, nous avait laissé un mauvais souvenir, en 2009, pour ses chicaneries, palabres et autres formes d’anti-jeu. Il n’en fut rien cette fois-ci. Un seul carton jaune durant la partie, arbitrée par le gambien Bakary Gassama qui eut l’élégance de passer totalement inaperçu, aidé en cela par tous les joueurs présents.
Et le match me direz-vous ? Il a été dominé du début à la fin par des algériens encore en progrés, par rapport au match précédent. M’bolhi a retrouvé sa place dans les buts. Les six défenseurs étaient les mêmes, mais Boudebouz et Soudani ont pris la place de Bouazza et Ghilas. Des changements qui se sont révélés tout à fait significatifs en réalité. La période de flottement ne fut pas très longue puisque dès la 10° minute Djebbour aurait pu conclure au lieu d’interrompre son action pour réclamer un pénalty que l’arbitre n’a pas accordé. Pas très professionnelle cette attitude du numéro 9 algérien. Et je me demande encore si cette hésitation n’a pas influé sur son comportement par la suite…car il sera plutôt absent.
Pour le reste, disons que Boudebouz a accepté et tout de go endossé l’habit de meneur de jeu, en démontrant immédiatement une bonne entente avec Feghouli.Après plusieurs tentatives avortées des algériens, Boudebouz lance Feghouli au centre. Celui-ci est bien placé pour conclure mais il est devancé par le gardien adverse sorti à sa rencontre et qui dégage sur le dos de Feghouli…le ballon s’en va rouler gentiment jusque dans les buts malgré le retour de deux défenseurs rwandais. Un coup de billard. Un but chanceux. Mais un avantage certainement mérité pour la sélection algérienne qui presse haut, va de l’avant et multiplie les enchaînements de bonne qualité.
Cinq minutes plus tard Boudebouz décale Hachoud sur la droite. Celui-ci va adresser un très beau centre lifté que Soudani va reprendre d’une tête fulgurante pour l’envoyer au fond des filets. Un de ces buts que l’on voit venir et qui, une fois concrétisés, font vibrer les foules ! Les algériens continuent de dominer les débats mais ne disposeront plus d’actions de scorer franches. Et sur une passe en retrait très hasardeuse de Lacen, les rwandais vont profiter à la 41° minute de leur seule occasion du match. M’bolhi, resté vigilant et en éveil, réagit bien en détournant le tir de l’attaquant pourtant bien situé à l’intérieur de la surface.
En seconde mi-temps la pression des algériens ne se dément pas, mais on notera plusieurs ratés, un par Soudani, deux par Feghouli et un autre par Slimani( qui a pris la place de Djebbour) tous bien placés mais qui n’ont pas su conclure victorieusement. Après 66’ minutes de jeu Boudebouz quitte le terrain sous les applaudissements, après avoir été derrière tous les bons coups de son équipe.Il méritait d’aller se reposer d’autant plus qu’une tendinite l’avait quelque peu perturbé pendant le stage d’avant match. Sa sortie, suivie dix minutes plus tard par celle de Feghouli, remplacé par Kadir (remis d’un début de grippe) n’aura influé en rien sur le rendement de l’équipe. En effet à la 80° minute Slimani saute plus haut que les défenseurs pour reprendre de la tête un beau centre de Guedioura et marquer un superbe but. Deux minutes plus tard c’est Soudani qui envoie le ballon de la tête le ballon dans les filets à la suite d’un corner servi par Kadir.
Le public réclame d’autres buts mais le score en restera là, en dépit de nombreuses opportunités. 4-0, le compte est bon. Un but gag et 3 buts de la tête. Doublé de Soudani qui en est à 3 buts en 4 matches. La sélection algérienne a-t-elle trouvé son nouveau canonnier ? L’avenir nous le dira.En tout cas il est le 36° joueur algérien à réussir un doublé.
Le coach était satisfait. Il remercia et félicita ses joueurs et précisa qu’il sait comment les faire encore progresser. « La prochaine rencontre face au Mali sera un test crucial, le Mali étant le favori du groupe…Je m’attends à une bonne réaction de mes joueurs…nous devons maintenant viser des victoires références à l’extérieur…Boudebouz et Feghouli sont des joueurs talentueux, mais ils peuvent faire encore mieux et apporter plus dans la construction offensive. » Vraiment insatiable ou perfectionniste Mr Wahid ? Non, il dit vrai.
Quelques quotidiens ont titré : « Récital offensif pour l’entame » (El Watan) ou encore « Festival offensif des mondialistes (Liberté). Pour sa part Eurosport.fr a écrit : « L’Algérie, quel régal ! »
Avant le match du Rwanda, la partie algérienne avait appris avec plaisir la bonne nouvelle de la délocalisation ofiicielle, par la FIFA, vers Ouagadougou, du match contre le Mali, prévu initialement à Bamako. L’organe suprême du football faisait ainsi droit à la demande présentée, début Mai, par la Fédération algérienne en raison des troubles qui continuent de secouer le Mali. Un inconvénient certain pour notre prochain adversaire qui ne bénéficiera donc pas de l’avantage de nous recevoir à domicile. Et naturellement on peut légitimement penser que, jouer en terrain neutre constituera théoriquement un petit avantage dont peut profiter l’Algérie. Le dernier mot restant bien entendu au terrain, le jour du match, dimanche 10 Juin.
Et le lendemain du match contre le Rwanda, une autre bonne nouvelle, sans aucun doute, la défaite du Mali (0-1) face au quatrième larron de notre groupe, le Bénin ! Probablement un nouvel adversaire à ne pas négliger qui remportait là la première victoire de son histoire contre son voisin malien !
RETOUR SUR TERRE. Tel était le grand titre qui barrait toute la première page du quotidien algérois Liberté au lendemain de la défaite (1-2) de l’Algérie face au Mali, le 300° match officiel disputé par notre équipe nationale. Une annonce, un appel à tous ceux qui avaient trop vite parié sur la victoire algérienne. Il y en avait sans doute beaucoup dans ce cas. De son côté El Watan a choisi « Les Verts font illusion puis s’éteignent. »El Moudjahid écrivit : « Les Verts ratent le coche. » Le périodique spécialisé Compétition a résumé la situation en titrant : « Encore du chemin à faire. » L’autre périodique algérois titre : « Cruel. »A l’étranger, L’Equipe rapporte: « Maïga fait craquer l’Algérie qui a perdu de précieux points dans la course à la CDM 2014. »Son alter ego parisien Fance Football est plus sobre en écrivant : « Le Mali se relance face à l’Algérie. »Et pour conclure signalons que FIFA.com a vu : « Des Verts souffrants. »
Vahid Halilhodzic s’est déclaré très déçu par le résultat car « On aurait pu tuer le match en première mi-temps…nous avons payé cash notre naïveté sur les duels aériens…Les Maliens ont montré beaucoup de métier…et mon équipe est encore inexpérimentée…Nous continuerons à nous battre jusqu’à l’ultime seconde pour la première place. »Le coach malien A. Pathé Diallo a lui estimé que le fait de jouer sur terrain neutre « a galvanisé mon équipe…car la clef du match a été la détermination et l’envie. »
Il y a du vrai dans toutes ces déclarations et analyses. Si le Mali a été le premier en action par une escarmouche peu dangereuse dès l’entame du match, ce seront les Verts qui vont concrétiser dès la 7° minute. Quand, sur un long dégagement du défenseur Medjani, une mésentente se produit à la limite des 16 mètres entre un défenseur malien et son gardien. Ce dernier laisse filer le ballon qu’il avait entre les mains, ce dont va profiter opportunément Slimani pour aller marquer dans les buts vides. Contre le Rwanda il y avait eu un premier but-gag de Feghouli, cette fois-ci il s’agissait d’un beau cadeau présenté par le gardien adverse.
La formation algérienne s’est présentée avec une ligne de 4 défenseurs. Medjani reste au centre, aux côtés de Madjid Bougherra dont la présence élimine Hachoud pour faire glisser Bouzid à sa place à droite.Djamal Mesbah est à gauche. Le mileu récupérateur est sans changement avec Lacen et Guedioura. La nouveauté est constituée par le trident, Kadir, Boudebouz, Feghouli chargés tous trois de l’animation et d’alimenter Slimani, promu seul attaquant de pointe.
La machine bien lancée par cet avantage inattendu à la marque va continuer à bien tourner. Tour à tour Guedioura, Feghouli et Kadir vont avoir l’occasion de tirer au but. Le premier de ces essais fut le plus consistant car le gardien s’y reprend à 2 fois pour arrêter le ballon. Quelques instants plus tard, Lacen subtilise le ballon à Seydou Keita et lance Slimani. Celui-ci habilement réussit à contourner le gardien et s’ouvre le but tout grand. Malheureusement il n’a pas bien maîtrisé le ballon car sa reprise est ratée et le tir passe au-dessus de la barre transversale. Une occasion en or compromise !
Une fois encore Boudebouz démarque Slimani sur la droite. Celui-ci contrôle et sert lmatéralement Feghouli bien placé aux 16 mètres. Malheureusement son tir n’est pas cadré. Voilà ce qui a fait dire à Halilhodzic : nous aurions pu tuer le match en première mi-temps. A la demi heure de jeu et à la suite d’un coup franc très mal joué par les maliens Bougherra dégage maladroitement en corner. Medjani, sorti pour se faire soigner, n’est pas de retour et le corner bien tiré par les maliens finira dans les filets algériens grâce à la tête de N’Diaye. Sur leur unique occasion les maliens arrivent à reviennent au score à la 30° minute.
Les algériens ne se laissent pas abattre et vont bien combiner pour aller vers les buts adverses. Les tentatives ne se concrétisent pas par maladresse de la part de Kadir et de Feghouli 2 fois. Les maliens récompensés de leurs efforts bougent énormémént mais manquent de percussion. Néanmoins ils tentent de loin et sur 2 occasions consécutives, la première à droite et la seconde à gauche, le gardien M’bolhi est obligé de dégager des 2 poings. Un contre malien crée ensuite le danger dans la surface algérienne mais la défense réussit à se dégager. La mi-temps surviendra sur la contre attaque qui s’ensuit menée par Feghouli dont le tir passera au-dessus des buts. A trois reprises au moins, l’arbitre sud africain, qui nous avait habitué à mieux, aura oublié de sanctionner les maliens pour sur des actions plus que rugueuses.
En seconde période, et après quelques minutes d’observation les joueurs algériens démontrent qu’ils sont toujours présents dans ce match par Slimani, Kadir qui tous deux tirent au dessus des buts puis Feghouli bien lancé par Slimani. Bouazza prend la place de Boudebouz. Et même si celui-ci ne s’est pas montré sous son meilleur jour, il reste à mon avis, même à 40% de sa valeur, intrinséquement meilleur qu’un Bouazza à 100%. A ce dernier, et pour jouer au sélectionneur, j’aurais plutôt préféré un des 2 autres gauchers de l’équipe, soit Soudani, soit Benmoussa. Les maliens vont répliquer par un tir de Samba Sow que M’bolhi doit détourner en corner. La possession est tout à fait équitable mais les algériens arrivent plus facilement vers la zone adverse que les maliens qui gardent trop le ballon, reviennent en arrière et se dépensent parfois beaucoup dans des courses inutiles.
Pendant près de 20 minutes le jeu est cantonné loin des buts malgré de très beaux mouvements collectifs des algériens qui eux non plus ne sont pas en mesure de concrétiser.Ils ne savent pas non plus tirer profit de 2 fautes sifflées en leur faveur.Dix minutes avant la fin des débats, les maliens vont bénéficier d’un coup franc plutôt douteux qui s’achève en corner. Ce dernier bien exécuté, va se terminer dans les filets des algériens assez passifs et mal placés. Le Mali prenait l’avantage sans y avoir mis ni application, ni détermination.
Ce second but malien était la copie quasiment conforme du premier. Un joueur algérien, en l’occurrence Mesbah, qui se place au premier poteau, le second poteau n’est pas gardé, car il est censé être couvert par le gardien M’bolhi. Et les 2 fois c’est justement au second poteau que le ballon va entrer. Une stratégie certainement à revoir pour notre équipe. C’était tout de même un vrai coup du sort qui ne va pas entamer le moral des nôtres lequels continueront d’attaquer après que Soudani eut remplacé Mesbah et Feghouli cédé sa place à Djebbour. Sur 2 corners, tour à tour Slimani puis Kadir vont avoir l’occasion d’égaliser, mais leur frappe passe au dessus de la barre transversale. Les maliens réagissent et menacent par un centre shoot qui frôle la barre transversale avant de sortir. Il y aura enfin un coup de tête de Djebbour qui malheureusement rate le cadre.
Un petit hold up cette victoire malienne arrachée sans avoir ni outrageusement dominé, ni bénéficié d’occasions multiples. Bien au contraire, la comptabilité des occasions restait en faveur des algériens. Des algériens qui n’ont pas tous su ou pu affronter les conditions climatiques difficiles (chaleur et humidité) habituelles dans ces régions en cette période de l’année. Des algériens qui ont continué à jouer, à aller de l’avant, mais n’ont pas pu avoir la maîtrise totale du jeu, face à des adversaires très actifs. Sans véritable sens de la percussion, ces derniers, plus présents sur le plan physique, ont su aussi être très réalistes.
Tout le monde était déçu par cette contre performance. Moi le premier. Toutefois la nature de ma déception n’avait rien à voir avec celle (empreinte de colère) ressentie et exprimée par exemple à la suite des revers contre le Malawi, l’Egypte, la Slovénie, les Etats Unis d’Amérique ou la Centrafrique en 2010 ! Pour la simple raison que nos joueurs ont cette fois-ci bien déféndu leur chance jusqu’à la dernière minute. Ils n’étaient pas « absents » et ont été battus par une sélection malienne très physique et aussi très réaliste ! Certes de telles défaites laissent un goût d’inachevé mais elles restent toujours utiles lorsque l’on sait en tirer les leçons. C’est aussi cela le sport. Il faut en accepter le verdict. D’autant plus que rien n’est perdu pour la qualification, puisqu’il reste encore 4 matches à disputer dont un en Algérie face au rival malien.
Après son retour de Ouagadougou et après une longue journée de repos, le groupe va reprendre le travail le mardi en vue du dernier match du vendredi 15 Juin à Blida, face à la Gambie, pour le compte des qualifications à la CAN 2013. Le dernier match aussi de ce long marathon de fin de saison commencé à la mi-Mai. Très déçu, le coach Halilhodzic, a néanmoins demandé d’oublier la défaite contre le Mali et de donner de la joie au public algérien, par une belle victoire.
Par rapport au match de Ougadougou, il y a 2 changements dans le onze présenté.On note le retour de Mostefa-Sbaa comme latéral droit et l’inclusion dés le début de Soudani. Une option plus offensive donc avec 2 vrais attaquants de pointe Slimani et Soudani. De fait on n’aura pas attendu longtemps pour que cette option se manifeste. Notre sélection bénéficie du coup d’envoi, Lacen lance Feghouli sur la droite. Bousculé, il perd la balle mais aussitôt Kadir contre le dégagement d’un défenseur gambien. A mi-hauteur, le ballon se dirige vers le gardien. Mais Slimani est plus prompt et le devance de la pointe du pied. Le ballon est là, offert, disponible devant les buts. Kadir, qui a poursuivi sa course, arrive en trombe et va le catapulter dans les filets. La relation que j’en fais peut paraître longue, en réalité on jouait depuis 16 secondes seulement. Très belle entrée en matière.Pour l'Histoire, il s'agissait là du 6° joueur de l'équipe nationale inscrivant un but dès la première minute de jeu.
Les gambiens ne sont nullement abattus et ils tentent de manière très collective de remonter le ballon vers le camp algérien. Ils vont néanmoins encore subir, puisque à la 6° minute, grâce à une belle remise de la tête de Soudani sur la ligne des 16 mètres, Slimani reprend le ballon d’une belle volée pour le loger sous la barre pas loin de la lucarne gauche du gardien. Départ tonitruant des algériens qui vont se relâcher quelque peu, ce dont profiteront des gambiens très adroits, dans leurs mouvements et qui vont montrer qu’ils savent aussi tirer au but. En effet à la 14° minute de jeu, Gassama arrive du côté gauche, pique vers le centre et adresse un vrai missile, sur lequel M’bolhi sera totalement impuissant, comme le furent ses 2 coéquipiers qui s’étaient contentés de « regarder » Gassama, sans chercher à le contrer. Sans dicussion aucune, un but splendide qui venait récompenser la sélection gambienne, qui démontrait là tous les progrés accomplis, et elle continuera à avoir la maîtrise du jeu et la possession du ballon, pendant près de 20 minutes face à des algériens, quelque peu « absents ».
Peu d’occasions tout de même, sauf à signaler à la 26° minute, le raté devenu habituel de Slimani, qui n’a pas su conclure, de près, après le renvoi par le gardien gambien du coup de tête de Bougherra sur coup franc. Les gambiens continuent de se déployer par de très intéressantes phases de jeu collectif, dépourvues toutefois de finition. 2-1 à la mi-temps.
En seconde mi-temps, notre sélection revient décidée à rééditer l’entame du match. La pression est immédiatement très sensible sur le camp gambien. Après 2 essais infructueux de Guedioura, c’est à la 49° minute, que Soudani bien lancé par Lacen, à gauche, le long de la ligne de touche, adresse un centre à mi-hauteur, plutôt fuyant, que Slimani, pourtant en déséquilibre, va néanmoins pouvoir reprendre du bout de la chaussure, grâce à un surprenant grand écart aérien et ainsi lober le jeune gardien qui avait remplacé son aîné, blessé juste avant la fin de la première mi-temps.
Un beau doublé mérité de Slimani. Le 58° réussi par les internationaux algériens au nombre de 36 avant lui. Ce but sera suivi d’une longue période de domination totale de la sélection algérienne et notamment sur la droite du terrain où Kadir, bien aidé par Mostefa-Sbaa, monopolise le ballon et provoque pas moins de 6 corners. Ceux-ci ne sont pas exploités du tout, sauf l’un d’entre eux qui passe au dessus des buts adverses à la suite de 2 coups de tête successifs de Bougherra et Soudani. Un instant, les gambiens arrivent à desserrer l’étau et bénéficient d’un corner sans résultat. La pression algériennene se dément pas, toujours sur le côté droit, avec l’omniprésent Kadir et toujours Mostefa-Sbaa, lequel s’enhardit et s’engage à deux reprises en attaque. Il semble à l’aise et y prendre goût tant et si bien qu’à la 66° minute il sera en mesure d’adresser, de l’aile droite et à mi-hauteur, un centre millimitré que Soudani se fera fort d’envoyer dans les filets gambiens. Soudani, 2 passes décisives et un but est tellement heureux qu’il enlève son maillot, ce qui lui vaudra un carton jaune.Les gambiens sont un peu assommés, face à un adversaire supérieur et un Kadir qui a failli corser l’addition. Rien de bien remarquable à signaler par la suite.
Avec cette large victoire de 4-1, les algériens n’ont pas fait dans le détail. Ils ont tourné la page de Ouagadougou et peuvent partir en vacances avec le sentiment du travail bien accompli. Halilhodzic ne s’est pas trompé en félicitant et en remerciant tous les joueurs présents au si long stage.A la fin du match, on saura que le coach avait dirigé « 56 entraînements, 49 séances de travail spécifique, 56 réunions avec les différents staffs et une centaine de réunions avec les joueurs…Nous avons beaucoup travaillé a-t-il ajouté et durant tout le stage « il n’y a pas eu le moindre problème avec les joueurs, pas de retard, aucune tension et une ambiance magnifique… ».
Voilà donc un constat réconfortant, même si Halihodzic est revenu plusieurs fois sur la défaite de Ouagadougou, qu’il n’a pas du tout digérée et aussi et surtout, il a tenu à rappeler qu’aucun des objectifs ( qualification pour la CAN 2013 et la Coupe du monde 2014)n’était pour l’instant atteint et qu’il était nécessaire de continuer à travailler tout en gardant les pieds sur terre.
CONTINUER SUR LA LANCEE
Début Juillet, le tirage au sort, effectué par la CAF, désignera la Libye comme dernier adversaire lors du dernier tour qualificatif pour la phase finale de la CAN 2013 devant se dérouler en Afrique du Sud. Premier constat intéressant, notre sélection n’aura pas à effectuer un long et harassant voyage. Mais c’est là le seul aspect positif, car le pays voisin est un adversaire à ne pas négliger du tout qui, curieusement, a connu récemment un comportement assez remarquable, avec de bons résultats, inversement proportionnel à la situation très difficile que le pays traverse depuis 2011. Une période d’instabilité qui s’est d’ailleurs poursuivie en 2012. Un état de fait qui obligera les libyens à jouer le match aller non point chez eux mais sur terrain neutre. Après mûre réflexion les libyens ont finalement opté pour la ville de Casablanca et la date du dimanche 9 Septembre 2012. Le match retour étant programmé en Algérie, début Octobre 2012.
La préparation de cette rencontre assez cruciale s’est faite en 2 temps. Dès le 22 Août et la fin du Ramadan, le coach a réuni 11 joueurs activant en Algérie dans le championnat national qui ne débutera qu’après le match contre la Libye. Pendant plus de 10 jours Halilhodzic a tout mis en œuvre pour faire combler leur déficit physique à ses joueurs, en vacances depuis le mois de Juin. Après à peine un jour de repos, les onze seront rejoints le 3 Septembre par leurs camarades qui jouent dans les différents championnats étrangers. Parmi les 24 joueurs retenus, l’ossature du mois de Juin a été conservée, on note l’absence pour blessure du capitaine Bougherra, de Bouzid ( sans club), mais aussi le retour de Rafik Halliche bien qu’il n’ait disputé que quelques matches amicaux avec Fulham. Toujours dans le compartiment défensif, Farouk CHAFAI (USM Alger), issu de l’équipe nationale des moins de 23 ans est également appelé.
La vraie nouveauté résida dans la convocation du jeune attaquant, Ishak BELFODIL, 20 ans, ancien joueur de l’Olympique de Lyon et désormais titulaire à Parme. Une convocation à l’occasion de laquelle, on a mis la « charrue avant les bœufs ». Belfodil, en fait, qui a joué dans les catégories de jeunes en équipe de France, avait besoin de remplir les formalités nécessaires auprès de la FIFA, avant de prétendre changer de « passeport sportif ».Parme qui l’avait fait signer en tant que français, refusa de le libérer. Un petit cafouillage auquel la FAF ne nous avait pas habitué. Dans la liste ofiicielle il sera finalement remplacé par un autre attaquant Mohammed SEGUER. Le coach escompte disposer des services de Belfodil pour le match retour du mois d’Octobre.
Les libyens, toujours loin de chez eux, ont de leur côté suivi une préparation intense avec plusieurs matches amicaux. Ce qui ne fut pas le cas de notre sélection.Halilhodzic assez conscient des progrés de l’adversaire n’a eu de cesse de mettre en garde contre un quelconque excès de confiance. Répétant à l’envi : « nous ne sommes pas favoris…ce ne sera pas une promenade de santé…il nous faut réussir deux super matches pour nous qualifier… nous ne devons pas les rater. »
Ayant atteint la 28° place dans le classement FIFA du mois de Septembre, notre sélection a ainsi presque retrouvé la meilleure place (26°) de son histoire, enregistrée fin 2009. Sur le plan africain elle est désormais classée seconde derrière la Côte d’Ivoire.
Pour ce match aller face à la Libye, Halilhodzic va jouer la prudence en présentant une formation en 4-3-3 et une défense new look avec à droite Bentaïba-Cadamuro, le baptême du feu attendu au milieu de la défense d’Essaïd BELKALEM, 23 ans, pilier de l’équipe Espoirs aux côtés de Medjani, Mesbah conservant sa place de latéral gauche. Une présence moins attendue celle deMostefa-Sbaa en tant que 3° milieu récupérateur, en compagnie de Lacen, de nouveau capitaine et Guedioura. Le trio d’attaque étant composé de Feghouli à droite, Kadir à gauche et Slimani en pointe.
Les algériens, tout en blanc seront tout de suite en action, s’assurant de la possession des espaces et du ballon. Ainsi à la 8° minute de jeu Slimani gagne son duel à la limite du champ de jeu et transmet, en retrait, un centre quasi parfait à Guedioura, arrivé lancé aux 16 mètres. Malheureusement, ce dernier, va tirer très fort à côté des buts, là où un plat du pied placé s’imposait. La pression algérienne continue et 6 minutes plus tard Mesbah exécute mal son coup franc aux 30 mètres. Mais il reprendra très bien le ballon revenu vers lui qui finira sa course dans les bras du gardien libyen. Les algériens collectionnent les corners. Sur l’un d’entre eux, à la 17° minute, la reprise du ballon devant les buts est malheureusement ratée tour à tour par Feghouli puis Belkalem. Une occasion en or gâchée ! A la 34° minute, Lacen subtilise un ballon au centre du terrain et tente un tir rasant qui passera à gauche du but libyen. Un peu plus tard il ratera son centre à Feghouli, bien lancé vers la surface adverse.
L’adversaire recroquevillé sur lui-même, n’a absolument rien montré. Jusqu’à la 40° minute quand les hommes en rouge bénéficieront d’une faute à 35 mètres environ, sur la gauche. Bien exécutée elle a failli faire mouche, sauf que M’bolhi, enfin mis à contribution, va renvoyer d’une pichenette, sur cette dangereuse action où Belkalem, légèrement bousculé, a raté sa reprise de la tête. Les libyens poursuivent et 3 minutes plus tard sur une longue balle, nos défenseurs centraux sont pris de vitesse par Zoui, qui, hélas pour lui, oublie le ballon derrière lui, lequel sera prestement ramassé par terre par M’Bolhi qui n’en demandait pas tant.
A la reprise, Bentaïba, blessé est remplacé par le milieu Saad Tedjar, Mostefa-Sbaa va reculer afin d’occuper désormais le poste de latéral droit. Sur leur lancée, les libyens obtiennent un coup franc à droite des buts de M’bolhi. Le tir très violent va passer légèrement au dessus de la barre transversale.
Grâce à Guedioura puis 10 minutes plus tard, Slimani et Kadir, les algériens vont aller de nouveau menacer l’arrière-garde libyenne. Les tirs ne seront pas cadrés. Il va s’ensuivre une phase d’environ 15 minutes au cours de laquelle les libyens vont monopoliser la balle. Par des échanges latéraux toutefois, qui souvent se son tachevés par des centres aériens sans danger aucun pour la défense algérienne. C’est ensuite au tour de Mesbah monté en attaque qui adresse à la 71° minute un tir à mi-hauteur, que le gardien va détourner des deux mains. Soudani fait son entrée à 10 minutes de la fin du temps réglementaire, à la place de Kadir. Slimani, très mobile sur le front de l’attaque, n’a pas toujours été servi dans les meilleures conditions, mais il a su tirer son épingle du jeu, comme en cette 83° minute quand son tir du pied gauche va frôler la lucarne des buts libyens.
Slimani continue de bouger sur le front gauche. Bien lancé par Lacen il prend de vitesse son vis-à-vis avant de maîtriser la balle dans la surface. Puis il se retourne, évite son adversaire direct pour adresser un centre à ras de terre vers le point de pénalty. Feghouli qui est à la réception, laisse passer le ballon entre ses jambes, en faveur de Soudani mieux placé. Celui-ci, plein de sang-froid, prend le temps de contrôler le ballon avant de battre le gardien libyen d’un tir précis à ras de terre au second poteau. Les anglais appellent cela « a clinical finish ». Sur cette action décisive, 3 algériens se sont imposés à 5 défenseurs adverses présents dans leur surface. But tardif certes, mais combien précieux et mérité, tant ce match a été dominé par les algériens qui n’ont jamais renoncé du début, jusqu’aux derniers instants de la partie. Le grand stade du complexe Mohammed V n’a pas fait le plein, mais les 2000 supporteurs algériens environ, présents s’en sont donné à cœur joie, on s’en doute. Durant le match, ils avaient largement « gagné la partie » face à leurs homologues libyens, qui avaient eu l’inélégance de siffler l’hymne national algérien.
Une autre relation de ce match s’impose. Je veux parler de la prestation de cet adversaire libyen dont on a certainement surestimé les qualités tactiques et techniques. Mais on avait surtout omis d’insister sur leurs manières agressives et gratuitement brutales. Ainsi ils n’hésitèront pas, aussitôt le premier coup franc sifflé contre eux, à s’agglutiner autour de l’arbitre sénégalais, le capitaine Ahmed Saad, allant jusqu’à le pousser des 2 mains, sans que Badara Diatta réagisse. Ce fut là la tonalité d’une rencontre au cours de laquelle, l’arbitre n’a pas su se faire respecter par des libyens provoquants et provocateurs. Et il faut vraiment féliciter nos joueurs pour le sang froid et le professionnalisme dont ils ont fait preuve, ne répondant jamais aux agressions ni aux coups reçus dans une atmosphère vraiment détestable. Presque tous y ont goûté : Bentaïba, Lacen, Guedioura, Kadir, enfin Feghouli et Soudani, chacun 2 fois, malgré la courte présence de 12 minutes sur le terrain de ce dernier.
Et ce qui n’était jamais arrivé entre algériens et libyens arriva ! Au coup de sifflet final, Rafik Djebbour, entré sur le terrain depuis seulement 2 minutes, va être agressé à coups de poing et de coups de pieds par 3 joueurs libyens. Tout cela sous les yeux du second juge assistant, comme l’ont montré les photos prises sur place.La bagarre va se généraliser puisque les coéquipiers sont venus secourir leur camarade lâchement attaqué. Les esprits mettront du temps à se calmer…Que diront l’arbitre et le commissaire du match dans leur rapport ??
Mauvais joueurs. Mauvais perdants. Une attitude qui me ramena 34 années en arrière, lors des Jeux Africains d’Alger en 1978. Après qu’ils eurent encaissé un but égyptien, les libyens avaient contesté avant de déclencher une bagarre générale. Le match ne s’était jamais terminé et la sélection libyenne fut exclue des Jeux.
Mis à part Bentaïba, il n’y eut heureusent pas dautre joueur blessé dans les rangs algériens. Grâce à ce résultat positif, les nôtres pourront sereinement et dans la confiance préparé le match retour du mois d’Octobre. A la fin du match, Halilhodzic, toujours prudent, a tenu à affirmer : « On a bien négocié le premier match, mais rien n’est encore joué…Désormais on est sur la bonne voie, mais il ne faut pas s’enflammer. »
Une fois de plus le sélectionneur aura eu à faire face aux inévitables aléas à savoir les absences de joueurs potentiellement titulaires. Bougherra , Halliche et Mesbah blessés ; Lacen et Djebbour suspendus. Parmi les 25 joueurs convoqués pour ce match retour contre la Libye, on note la présence d’un tout nouveau Hocine El ORFI (USM Alger) et le retour en sélection de Yassine Bezzaz après plus de 30 mois d’absence. En cette soirée de mi-Octobre, la température est agréable à Blida, la pelouse en très bon état et le stade plein comme un œuf. La fête pouvait débuter.
Et il n’aura fallu que 7 minutes aux algériens pour assommer l’équipe libyenne et conquérir le public. Avec un démarrage sur les « chapeaux de roue » selon l’expression consacrée, les algériens obtiennent un corner à la première minute sur lequel Soudani rate le cadre. Qu’à cela ne tienne quatre minutes plus tard, nouveau corner de la droite joué par Kadir. Le ballon dévié par Medjani, va finir sa course dans les filets grâce à un nouveau coup de tête décisif du même Soudani. Les spectateurs et les joueurs libyens n’ont pas le temps de respirer que Soudani, très bien lancé le long de la touche par Bentaïba-Cadamuro, va adresser un très beau centre que le gardien libyen repousse de la main vers Slimani qui accepte le cadeau et lui aussi de la tête enverra le ballon dans les filets libyens.
2-0 après 7 minutes de jeu : un départ en fanfare, une entame rassurante. Trop peut-être car ce fut trop facile pour des algériens plus enthousiastes que brillants, toujours aussi déterminés mais moins spectaculaires et moins dominateurs du ballon. Face à une équipe libyenne qui ne représentait aucun danger pour notre défense, nos joueurs n’ont pas semblé vouloir « forcer la dose ». Lemmouchia ne fut pas le remplaçant espéré et idéal de Lacen, Feghouli transparent pendant 45 minutes. Même Guedioura, promu capitaine pour la circonstance, m’est apparu très fébrile. Et l’on remarqua des ballons perdus au bénéfice de l’adversaire, telle cette occasion dont n’a pas su profiter l’avant centre libyen Zouai à la 11° minute. La paire centrale de défenseurs Belkalem-Medjani, ainsi que les latéraux Mostefa-Sbaa et Bentaïba-Cadamuro firent très bonne garde ; ces 2 derniers initiant souvent les contre attaques algériennes.
La tonalité fut la même en seconde mi-temps avec un réveil de Feghouli et un Kadir omniprésent qui servira au moins 2 passes géniales non exploitées par Slimani et Soudani. Tedjar, entré à la place de Kadir, a failli corser l’addition d’un très bel essai que le gardien libyen déviera en corner. A la 60° minute un tir libyen très appuyé est facilement arrêté par M’bolhi, toujours sans club, mais qui se montre à la hauteur. Cela ronronne quelque peu du côté algérien. Subitement les libyens surprennent tout le monde en menaçant de quitter le terrain à cause de propos inconvenants du public à leur endroit. La confusion règne pendant quelques minutes. Les esprits finissent par se calmer et les libyens qui reviennent à de meilleurs sentiments vont disposer d’une occasion en or non concrétisée : un coup franc aux 20 mètres envoyé sur la barre transversale de M’bolhi assurément battu sur ce coup. Nous en étions au terme des 6 minutes de temps additionnel et les joueurs se quitteront dans un bon esprit échangeant poignées de mains et accolades.
L’atmosphère autour de cette double confrontation ne fut jamais bonne. Les incidents provoqués par les libyens à la fin du match de Casablanca n’ont pas arrangé les choses. Les mises en garde, les appels à la prudence contre de nouvelles provocations ont maintenu la pression sur les joueurs. Ces derniers, titulaires et remplaçants, délivrés d’un poids énorme vont à la fin de la partie se lancer dans une grande farandole et un joyeux tour d’honneur du stade. Le soulagement était tangible. Le quasi cauchemar était bel el bien fini. Les visages rayonnants faisaient plaisir à voir. Cela se terminera par un sélectionneur arrosé d’eau minérale et hissé sur les épaules de ses joueurs le long de la touche. Un sélectionneur qui venait d’atteindre le premier objectif fixé dans son contrat, la qualification pour la phase finale de la CAN, devant se dérouler en Janvier-Février 2013 en Afrique du Sud. Un pays qui bien entendu rappelait à chacun la Coupe du Monde 2010. C’est à cela que dans leur titre en première page, faisaient allusion les quotidiens El Watan " Nous revoilà Afrique du Sud " et Liberté " Afrique du Sud, nous revoilà ."
Une CAN où Cameroun, Egypte et Sénégal seront absents, mais les autres « gros bras » africains seront bien là, aux côtés de nouveaux aux dents longues. Et il faudra aux nôtres produire un meilleur jeu et élever leur niveau afin de pouvoir y figurer de manière convaincante et conquérante, en espérant atteindre le dernier carré…D’ici là , peu d’occasions leur seront offertes en vue de s’y préparer, à l’exception, pour l’instant, d’un intéressant Algérie-Bosnie, programmé pour le 14 Novembre en Algérie et ce afin de célébrer le 50° anniversaire de la création de la Fédération algérienne de football.
Le 24 Octobre 2012, le tirage au sort en vue de constituer les 4 groupes de la phase finale de la CAN 2013 s’est déroulé à Durban. Il n’a pas été tendre pour la sélection algérienne qui aura à rencontrer successivement la Tunisie, le Togo et la Côte d’Ivoire. A ce stade de la compétition, il est difficile de choisir ses adversaires et de de les classer en « petits » et « grands ». Lors du premier tour il y a 3 matches à jouer et il faut essayer de s’assurer de l’une des 2 places qualificatives. Face à la Tunisie, un derby est un derby. Le Togo n’est plus cette équipe qui avait réussi à se qualifier pour la Coupe du monde 2006, mais elle est bien présente aux phases finales de la CAF. La Côte d’Ivoire fait depuis 6 ou 7 années figure de favori et parfois d’épouvantail, sans toutefois avoir pu justifier ce rang sur le plan des résultats ; éliminée notamment, rappelons-le, en ¼ de finale en 2010 (2-3) par l’Algérie.
Les côtés positifs de ce tirage au sort sont : 1. Les adversaires ne sont nullement des inconnus. 2. L’Algérie jouera ses 3 matches dans le même stade de Rustenburg. 3. L’altitude de cette ville du nord est de l’Afrique du Sud (1153 m ) ne devrait pas constituer un handicap.Il reste à se préparer en conséquence pour cet important rendez-vous, un test grandeur nature en vue de jauger la progression et la valeur de notre sélection new look…
Le match amical face à la Bosnie –Herzégovine qui devait constituer une fête commérative s’est malheureusement transformé en désastre sportif. L’atmosphère était à l’optimisme. Un optimisme conforté par la 19° place atteinte, la semaine précédente, par l’Algérie dans le classement FIFA avec un total de 907 points. Deux nouveaux records établis dans ce domaine. Le coach Halilhodzic avait opté pour le stade du 5 juillet à Alger afin que le public soit nombreux et que la célébration soit réussie. C’était, encore une fois, sans compter sur l’incurie et la gabegie qui affectent ce « monument » national depuis plus de 20 ans et sa pelouse en gazon naturel, laquelle n’a jamais été dans un état satisfaisant bien qu’ayant été refaite à coups de milliards au moins à 3 reprises si je ne me trompe pas. Les intempéries des jours précédents furent aggravées par une pluie fine qui n’a cessé de tomber dès la fin de matinée et durant tout le match prévu à 18 heures. Le résultat apparut dans toute son horreur lorque les joueurs de deux équipes ont foulé cette pelouse indigne, vite transformée en bourbier parsemé d’immenses flaques d’eau.
Dans de telles conditions il était difficile de parler football, bien que les 22 acteurs se sont attelés de manière très professionnelle, à essayer - du mieux qu’ils pouvaient et en évitant de prendre des risques – d’envoyer le ballon dans les filets adverses. Un exercice où les bosniaques, présents avec leur mailleure équipe, se sont montrés aussi habiles que malchanceux, en bénéficiant en première mi-temps des occasions les plus franches et les plus évidentes. A l’inverse, les algériens se sont avérés incapables de s’organiser en vue de se créer une occasion de but.
Encore une fois handicapée par les absences de nombreux blessés, la sélection algérienne s’est présentée dans une formation inédite, marquée par la titularisation du «local » Azzedine Doukha au poste de gardien de but, le retour de Benmoussa comme latéral gauche et Aoudia seul en pointe, devant un trident très prometteur constitué de Kadir, Feghouli et Boudebouz. Trois techniciens qui n’ont rien pu faire sinon patauger dans un véritable marécage. Boudebouz et Feghouli seront remplacés dès le retour des vestiaires. Quatre autres remplaçants ont ensuite fait leur apparition sur le terrain Bouazza, Djallit, Boulemdais et Gasmi, ces trois derniers, tous attaquantset meilleurs buteurs dans le championnat national, enregistrant là leur première cape. En fin de partie la sélection algérienne aura donc pris le pari de jouer avec 7 joueurs locaux et 4 attaquants. Un pari osé de la part de Halilhodzic qui manifestait ainsi son désir de remporter ce match contre la sélection de son pays d’origine, en même temps qu’il donnait une chance aux débutants.
De leur côté les bosniaques ont effectué le même nombre de remplacements. Lors de cette seconde période, la possession de la balle fut largement à l’avantage des algériens qui n’ont pas su conclure les trois occasions de but qui se sont présentées. L’adversaire aura finalement le dernier mot grâce à Stepanovic très actif alors qu’il était sur le terrain depuis le coup d’envoi. Il va d’abord regretter que son beau tir rasant ait été détourné par Doukha, avant de se jouer sur l’aile droite de Benmoussa ( la seule erreur de celui-ci dans tout le match) pour servir une belle passe au point de pénalty envoyée dans les filets à la 92° minute par le défenseur Svracka.
Le public frigorifié n’était pas content de cette parodie de match en définitive perdu. Safet Susic, le coach bosniaque, s’est dit satisfait de la victoire de ses joueurs et révélant qu’à la pause ils lui avaient demandé d’arrêter le match. La presse n’a pas été tendre pour les responsables de ce naufrage. 50 ans après l’indépendance du pays, on n’avait rien d’autre à offrir qu’une terre de labours à nos hôtes venus en Algérie préparer leurs échéances officielles futures ! Un « traquenard » comme l’a qualifié un chroniqueur du quotidien El Watan.En fait une véritable honte.
Pour sa part, Halilhodzic, cachait mal sa grosse déception, d’abord pour la victoire de ses compatriotes qu’il a néanmoins qualifiée de " chanceuse mais méritée" ensuite pour le mauvais choix du stade du 5 Juillet. Il déclara n’avoir rien à reprocher à ses joueurs qui " se sont bien battus" « se sont bien battus » mais que dans l’ensemble il lui était difficile de tirer des enseignements d’un tel match, sauf à ajouter que le gardien Doukha lui " lui avait démontré qu'il pouvait compter sur lui ." Il se projeta vers l’avenir et le rendez-vous de la CAN en Janvier 2013, se demandant de quel effectif il allait pouvoir disposer. Se déclarant confiant pour le rétablissement de certains blessés , mais beaucoup moins pour d’autres, il annonça qu’il disposait de 45 jours au cours desquels il allait beaucoup voyager pour superviser les joueurs et en contacter peut-être de nouveaux.
Le stage précompétitif débutera le 2 Janvier à Alger pour se poursuivre en Afrique du Sud à partir du 4 Janvier, avec un match amical de préparation prévu le 12 à Johannesburg face à l’Afrique du Sud. Un second match pourrait être organisé face à une formation de club pro sud-africain. En raison des aléas des blessures et de la méforme, Halihodzic pense à emmener avec lui plus de joueurs et finalement arrêter son choix final sur place, juste avant la date butoir fixée au 9 Janvier par la CAF pour la communication officielle de la liste des 23 joueurs. Rappelons ici que la CAN démarrera le 19 Janvier, cependant que la sélection algérienne disputera sa première rencontre le 22 face à la Tunisie.
En ce mois de Novembre 2012, la sélection algérienne atteindra le meilleur classement FIFA de son histoire (19°) ainsi que son meilleur total de points (907).
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