VINGT FOIS SUR LE METIER...
Christian Gourcuff entame en Mars son huitième mois à la tête de la sélection algérienne.C’est peu de temps pour espèrer glaner des lauriers, mais c’est suffisant sans doute pour connaître son « monde » immédiat, algérien et plus éloigné, africain. Et savoir donc quoi faire en « reprenant le collier et en se remettant à l’ouvrage ». Et ce, après les différents commentaires, remous consécutifs à une participation mitigée à la CAN 2015 en Guinée Equatoriale.
Les échéances immédiates sont constituées par 2 rencontres amicales aux dates FIFA, fin Mars. Toutes deux auront lieu à Doha, capitale du Qatar, face au Qatar et ensuite face à Oman. Virée asiatique contre des formations réputées plus faibles si l’on en croit le dernier classement FIFA (Oman 96° et Qatar 109°). D’autres échéances auront lieu en Juin. Amicales ou officicielles, on le saura en Avril, après que la CAF aura décidé qui de l’Algérie, le Gabon ou le Ghana aura à organiser la phase finale de la CAN 2017. Celles concernant la Coupe du Monde 2018 sont encore plus lointaines (Octobre 2016).
Et en ce début du mois de Mars, la pré liste élargie, des 37 présélectionnés rendue publique par le coach va, en quelques heures accaparé l’attention générale. La raison ? La présence dans cette liste de Nabil FEKIR, 21 ans, joueur de l’Olympique Lyonnais, dont le nom défrayait la chronique depuis le mois d’Août 2014, quand il avait été contacté par Gourcuff qui lui demanda de rejoindre les rangs de la sélection algérienne.
Né et résidant en France, jouissant de la double nationalité franco-algérienne, Fekir réclama un temps de réflexion, car il n’avait pas encore arrêté son choix entre jouer pour l’équipe de France ou l’équipe d’Algérie, pays d’origine de ses parents. Une blessure l’éloigna des terrains, raison pour laquelle Gourcuff ne le convoquera pas pour les matches éliminatoires de l’automne 2014, qualificatifs pour la CAN 2015. Une fois la qualification acquise Gourcuff n’a pas voulu non plus éloigner le joueur pendant 3 semaines et briser ainsi l’élan de celui, devenu, en l’espace de 6 mois, une des pièces maîtresses de son club de Lyon.
La publication de la préliste des 37 et la convocation de Fekir aussitôt adressée, dans les délais au club, vont provoquer un remue-ménage sans précédent. Que s’est-il passé ? Gourcuff explique avoir reçu, vendredi 6 Mars à 13 heures, un appel téléphonique de Fekir qui l’informe qu’il avait opté pour la sélection algérienne et ceci dès le prochain stage devant précéder les 2 matches amicaux, fin Mars, au Qatar. Gourcuff, certainement soulagé et content, avise la Fédération laquelle adresse immédiatement une convocation au joueur.
L’arrivée de la convocation au siège du club, va aussitôt déclencher la guerre. Elle sera courte, un vrai « blitz krieg », mais efficace et cruciale. A l’aide des gros moyens, l’artillerie lourde !! A tel point que trois heures plus tard Fekir rappelle Gourcuff pour lui dire qu’il s’était précipité lors de son appel de 13 heures, car en définitive il avait décidé de jouer pour la France !!
Ballotté, faisant l’objet de pressions énormes, pris en otage par son club, directement par le président du club, en personne Jean-Michel Aulas et son conseiller Bernard Lacombe, Nabil Fekir, démuni, impuissant, dépassé, n’était plus libre de ses choix. Il faisait ce qui lui était ordonné. Il n’y a pas d’autre explication à un revirement si soudain, en l’espace de 3 heures !! Il se retrouve avec un nouvel agent, rien moins que Jean Pierre Bernés ! Bien que jugé et condamné dans l’affaire de corruption OM-Valenciennes de 1993, Bernés demeure le plus coté, le meilleur de France, celui qui gère, entre autres, les intérêts de Laurent Blanc et de Didier Deschamps.On apprendra aussi que le sélectionneur français Didier Deschamps avait appelé Fekir, pour lui confirmer qu’il comptait sur lui pour 2015 et l’Euro 2016….La coupe était pleine….Il fallait tourner la page. Gourcuff l’a fait de façon élégante, sans montrer ni animosité, ni frustration. Le journaliste de l’Equipe, lui, était là, prêt pour recueillir la longue entrevue, parue 3 jours plus tard et qui va permettre à Fekir de se lancer dans de belles déclarations d’allégeance pro France.
A cause de cet épisode, peu d’attention avait été prêtée à la présence dans cette liste d’un autre lyonnais, milieu de terrain, Rachid GHEZZAL, le frère de Abdelkader, l’ancien membre de l’EN et aussi de Yannis TAFER, attaquant, ancien lyonnais lui aussi et en activité dans le club suisse de St Gall. Parmi les 37, on notait que pas moins de 10 joueurs locaux étaient présélectionnés. 4 gardiens de but, 4 défenseurs et 2 milieux de terrain. Ils ne seront plus que 7 lors de l’établissement de la liste finale des 23 publiée quelques jours plus tard. Bien entendu Fekir n’y figurait plus, Rachid Ghezzal et Yannis Tafer étaient là. Notons aussi la première présélection de 3 joueurs locaux, le gardien de but du CRB, Malick ASSELAH, les défenseurs Djamaleddine BENLAMRI (JSK) et Farouk CHAFAÏ (USM Alger) et enfin celle de Youcef BELAÏLI, milieu offensi, prometteur de l’USM Alger.
Le choix définitif n’a pas été facile en raison des nombreuses indisponobilités pour blessure. Espèrons que ce bilan ne s’alourdira pas après les différents matches du week end !
Finalement, à pied d'oeuvre à Doha, mardi 23 Mars, le groupe de joueurs convoqués enregistre le forfait de Yannis TAFER, blessé avec son club. Il n'a pas été remplacé.
Peu d’engouement pour cette virée asiatique de notre sélecton invitée à Doha pour se mesurer en 4 jours à Qatar et Oman. Un peu de curiosité tout de même pour connaître la manière avec laquelle notre sélection allait négocier ces tests inédits. Lors de la première rencontre face au Qatar, Gourcuff, innove légèrement avec Doukha dans les buts, Farouk CHAFAI (USM Alger) , le débutant dans l’axe central aux côtés de Medjani, puis les débuts aussi de Rachid GHEZZAL en attaque. Mandi, Ghoulam, Bentaleb, Taïder, Brahimi, Mahrez et Slimani sont présents, Feghouli est laissé au repos.
Au grand dam de tous on peut dire que ce match est à jeter aux oubliettes…Il n’y a presque rien à relater sinon dire que nos joueurs ont été inexistants, si l’on excepte un tir de Belfodil détourné en corner par le gardien du Qatar. On peut ajouter que le gardien Doukha, bien inspiré a sauvé son équipe d’une sévère correction en intervenant loin de ses buts, d’abord au pied, en première période, puis à l’aide d’une très belle tête plongeante en seconde période, à chaque fois bien entendu pour pallier les carences criantes de ses défenseurs. Et enfin, en deux fois, à bout portant, à la 89° minute face à un attaquant qatari. Sans omettre de signaler dès la 26° minute le poteau gauche salvateur, qui n’a fait que retarder l’ouverture du score par les qataris, 6 minutes plus tard.
Un simulacre de match de la part de notre sélection qui est apparue non intéressée et non concernée.
Dzfoot.com l’a résumé ainsi, je cite : «…une prestation indigente, avec une inefficacité offensive inquiétante et une fébrilité défensive catastrophique. »
L’agence de presse nationale APS juge pour sa part : « que les hommes de Gourcuff sont passés complètement à côté de leur sujet »
Gourcuff mécontent a déploré « le jeu monocorde et sans rythme » de sa formation
Yacine Brahimi estime « on n’a pas su répondre présents »
Islam Slimani a été plus catégorique : « c’était catastrophique… »
Entre déception, désenchantement et colère, chacun se demandait sous comment apparaîtrait notre sélection face à Oman ??
Gourcuff apporte quelques aménagements. Doukha est bien là. Chafai est remplacé en défense centrale par Mandi, une nouveauté. Halliche est préféré à Medjani. Mehdi Zeffane reçoit une chance comme latéral droit. Ghoulam, Bentaleb, Taïder, Brahimi conservent leur place, Feghouli et Belfodil débutent comme titulaires. Ibrahim CHENIHI, attaquant du Mouloudia d’El Eulma, qui avait reçu son baptême du feu, pendant quelques minutes face au Qatar, est cette fois lancé tout de suite dans le bain, sur l’aile gauche. Et il va aussitôt « se montrer » en contrant le dégagement d’un défenseur. La balle retombe dans les pieds de Belfodil qui avance d’un pas et de l’extérieur du pied droit il envoie la balle dans les filets. On jouait depuis 1 minute et 43 secondes. Son premier but en sélection.
Autant dire que les intentions algériennes s’annonçaient différentes. Et l’EN va s’installer longuement dans le camp omanais par un jeu fluide, un seul contrôle de balle. Brahimi est prêt de conclure. Feghouli ne se contente plus de rester dans son « coin droit ». Il anticipe, il sollicite et participe à l’animation collective. Le jeu algérien, à cause, ou grâce à Ghoulam, Brahimi et Chenihi penche vers la gauche. C’est ainsi qu’à la suite d’une belle action collective, Ghoulam va adresser un très beau centre tendu et rectiligne qui permet à Feghouli de marquer sans peine, le second but algérien.
Trois minutes plus tard, la barre transversale privera Chenihi de son premier but en sélection à la suite d’une belle ouverture du même Feghouli.
Les nôtres vont lâcher l’accélérateur, ce qui permettra aux omanais de reprendre vie et contenance pour nous montrer, au cours d’une assez longue séquence, qu’ils savent très bien manier le ballon. Sans conséquence toutefois pour la défense algérienne et Doukha, qui attendra la 36° minute pour avoir à arrêter aisément le coup de tête d’un attaquant adverse.
Entré en seconde période, en remplacement de Brahimi, Islam Slimani va immédiatement se rendre utile, puisqu’en 3 minutes il va délivrer 2 passes décisives. D’abord, à l’heure de jeu, pour Feghouli bien placé au point de pénalty et qui inscrit le 3° but de la partie d’une belle reprise du gauche. Pour Belfodil ensuite, 2 minutes plus tard, lancé dans un large boulevard et qui ira signer le 4° but du match.Slimani n’en restera pas là ; hélas, son très beau coup de tête sur corner méritait un meilleur sort, mais il a été détourné par le gardien El Habsi. Particulièrement présent et actif, Slimani sera aussi signalé 5 fois en postion de hors jeu (dont deux totalement injustifiées).
A nouveau l' EN relâche la pression, ce qui permet aux omanais de réagir par des contre attaques bien conçues. Sur l’une de celles-ci, Halliche est pris de vitesse et Doukha, imprudemment éloigné de ses buts, est astucieusement lobé pour le but qui sauve l’honneur omanais. Il faut ajouter que les omanais insistent et que Doukha aura à intervenir, avec autorité,des deux mains, à deux reprises, dans sa surface, face à des attaquants qui avaient pris en défaut nos défenseurs.
Large victoire 4-1, normale, en ce sens qu’elle a traduit sur le terrain la différence de niveau. Les joueurs algériens ont su faire preuve d’humilité et exercer leur métier en bons professionnels. Une défaite inattendue et une victoire facile… il y a toujours des leçons à tirer, sur les plans collectif et individuel, technique et tactique d’un séjour passé dit-on plus que confortablement dans un hôtel luxueux, avec des conditions de travail idéales !
Pour beaucoup de gens, l’échéance du 8 Avril était attendue avec impatience…C’est le jour où la CAF devait désigner le pays devant organiser la CAN 2017. Trois dossiers avaient été acceptés : ceux de l’Algérie, du Ghana et du Gabon….C’est finalement le Gabon qui a eu la préférence des instances africaines, bien qu’ayant déjà partagé, en compagnie de la Guinée Equatoriale, la moitié de la CAN 2012. Et ce au détriment de l’Algérie qui n’a plus organisé la CAN depuis 1990. Si notre pays est toujours intéressé, il devra donc attendre 2025 pour déposer sa candidature, puisque les CAN 2019,2021 et 2023 ont déjà été attribuées au Cameroun, Côte d'Ivoire et Guinée respectivement. Trois pays sub sahariens !! Le système de rotation géographique est foulé aux pieds, c’est le moins qu’on puisse en dire.
En même temps notre sélection a hérité d’un groupe J de qualification très abordable : Ethiopie, Lesotho, Seychelles. Retrouvailles avec l’Ethiopie et confrontations originales et « inaugurales » face aux inédits Lesotho et Seychelles que notre sélection n’a jamais affrontés et qui constitueront les voyages africains les plus lointains jamais effectués…
A noter que Maseru, la capitale du Lesotho est située à 1600m d'altitude... Pour se qualifier, il faudra bien évidemment confirmer sur le terrain, ce qui existe sur le papier, à savoir la supériorité théorique de l’Algérie par rapport à ses 3 adversaires.
Les matches de qualification débuteront en Juin 2015 et se poursuivront jusqu’au mois de Septembre 2016.
Comme il fallait s’y attendre, la défaite concédée face au Qatar a fait reculer notre sélection dans le classement mondial FIFA du mois d’Avril. Elle compte 917 points (au lieu de 981), est désormais 21°, mais demeure en tête des nations africaines, talonnée de près par la Côte d’Ivoire. De mai à Juin la sélection va osciller entre 20 et 21° places occupant la 21°début Juin avec 941 points et restant en tête des pays africains.
Très tôt, début Mai 2015, Gourcuff a fait publier une liste de 23 joueurs appelés à préparer le match du 13 Juin contre les Seychelles, lors d’un premier stage programmé du 30 Mai au 4 Juin, suivi d’un second du 7 au 14 Juin. Quelques jours plus tard, le sélectionneur national se rendra en Afrique du Sud, en vue de voir à l’œuvre deux des futurs adversaires de l’Algérie dans le groupe J, à savoir les Seychelles et le Lesotho, tous deux engagés dans la Coupe de la COSAFA, une Coupe des nations à caractère régional, disputée par les pays de l’Afrique australe, depuis l’Angola aux Iles Seychelles en passant par la Namibie, l’Afrique du Sud, la Zambie, le Malawi , le Mozambique etc… Il assitera ainsi aux 3 matches joués par les deux sélections et en aura tiré des enseignements très utiles.
C’est dire que l’Algérie prend très au sérieux ces futures confrontations contre des adversaires pourtant théoriquement de niveau inférieur au sien. Il faut s’en féliciter afin de ne pas renouveler la mauvaise expérience d’une défaite qui a fait désordre face au Qatar !
Dans cette liste des 23, on retrouve ceux qui depuis nientôt 1 année sont présents avec Gourcuff. On notera toutefois les absences du gardien M’bolhi qui ne joue plus avec son club et de Lahcen, devant subir une opération à l’oreille, ainsi que la présence du nouveau, Hichem BELKAROUI, défenseur central du Club Africain de Tunis. On pourra aussi faire ressortir le retour en grâce de Ryad Boudebouz, absent de l’EN depuis Janvier 2013, et celui de Essaid Belkalem délivré de ses blessures…
Le 28 Mai, soit 2 jours avant le début du premier stage, Gourcuff convoque 9 joueurs activant dans le championnat en Algérie, 5 défenseurs, 2 milieux de terrain et 2 attaquants. Parmi eux des joueurs déjà connus ( ASSELAH, Khedaïria, Hachoud, Karaoui, Gourmi,DERRARDJA ) et d’autres beaucoup moins ( BENAYADA, CHEURFAOUI, BOUDEBOUDA, MEBARAKOU, M.L. ABID).
Le stage se passe dans de bonnes conditions et dès le 4 Juin Gourcuff « tranche dans le vif » en faisant connaître sa liste définitive des 23. Une liste où subsistent les noms des 2 défenseurs centraux Hichem BELKAROUI (Club Africain) et Hocine BENAYADA (ASM Oran) mais où ne figure pas Yacine Brahimi, laissé au repos pour fracture de fatigue et de laquelle va aussi bientôt disparaître Sofiane Feghouli, blessé aux adducteurs. Ce dernier est libéré et non remplacé. Compte tenu des circonstances, les 22 présents étaient ce qu’il y avait de mieux en cette fin de saison harassante pour beaucoup. Gourcuff aura, somme toute, à sa disposition suffisamment d’atouts pour constituer un bon groupe compétitif de 14 joueurs. Ils ont été mis en garde afin d’éviter toute mauvaise surprise au début d’une campagne ayant pour objectifs majeurs la CAN 2017 et la qualification pour la Coupe du Monde 2018.
Le onze qui débute le match face aux Seychelles ne comportera donc pas de surprise majeure. Dans les buts Doukha est présent avec devant lui un quatuor de défenseurs composé de droite à gauche de Zeffane, préféré à Hachoud, Mandi qui renouvelle son expérience du Qatar comme défenseur central aux côtés de Medjani et enfin Ghoulam. Les milieux récupérateurs sont Taïder et Bentaleb. L’animation offensive et l’attaque sont confiées au « revenant » Ryad Boudebouz, à Mahrez, Soudani et Slimani.
La sélection algérienne entame les débats sur « les chapeaux de roue » et pendant 20 minutes va acculer les seychellois dans leur petite surface. Toutefois sans réussite, parce que le gardien des visiteurs José Euphrasie est très adroit et réussit de très beaux sauvetages, mais aussi parce que les algériens, à l’instar de Soudani et Mahrez se montreront très maladroits alors que l’animation était bonne, diversifiée et bien ordonnée. Au milieu d’une forêt de jambes et de corps, nos attaquants ne furent pas en mesure d’ouvrir le score.
La persévérance finit par fournir des fruits puisqu’à la 22° minute, Slimani, d’une tête rageuse, marque le but tant attendu et ce, à la suite d’une très belle transversale de Ghoulam qui achevait là un très beau décalage initié par Boudebouz. Les actions bien coordonnées continuent, de même que la courageuse résistance seychelloise et aussi les maladresses algériennes. Le corner obtenu à la suite de nombreux rushes, permettra à Boudebouz, à la 34° minute, de mettre le ballon sur la bonne tête, celle de Soudani, qui était pourtant le plus petit des joueurs présents dans la surface. A 2-0, la victoire se dessinait et le public paraissait satisfait. Surtout parce qu’il voyait que ses poulains ne rechignaient pas à la tâche, le faisaient de manière collective, même si au final une bonne demi douzaine d’occasions franches n’ont pas été concrétiseés.
Au retour des vestiaires, les algériens donnent l’impression d’êrte déterminés à poursuivre leur marche en avant. Deux mouvements offensifs échouent, mais le troisième est le bon. Il impliquera pas moins de 5 joueurs et sera concrétisé par un 3° but signé Soudani, qui ne pouvait pas gâcher le « caviar » servi par Mahrez. Doublé donc de Hilal, son troisième avec l’équipe nationale. On jouait la 47° minute.
Il reste encore plus de 40 minutes aux nôtres pour se faire plaisir et « corser l’addition », mais je crois qu’il leur manque ancore la maîtise et la maturité qui permettent à une équipe de faire face à ce genre de situations, de domination totale sans aucn danger à craindre de l’adversaire. Témoins ces échanges aussi répétés qu’inutiles entre joueurs, se faisant face, séparés de 2 ou 3 mètres seulement. Un manque d’imagination flagrant. Je dis ceci car l’efficacité a beaucoup fait défaut en seconde période et les maladresses étaient toujours là, de la part de Mahrez et Taïder.
Et il faudra attendre la 93° minute pour que Bentaleb marque le 4° but, mettant ainsi la dernière patte à une très belle contre attaque amorcée par Boudebouz, relayée par la belle talonnade de Belfodil (qui avait pris la place de Soudani) vers Mahrez. Celui-ci s’avérant ainsi 2 fois passeur décisif et se consolant par là-même de n’avoir pas pu voir son nom inscrit au tableau de marque.
Les nôtres devront apprendre à être plus à l’aise face à un adversaire théoriquement et pratiquement plus faible, qui refuse de se livrer, de jouer le jeu…Gagner sans peine et sans blessures, était finalement le but en cette période de décompression précédant les vacances...
Le coach Christian Gourcuff s’est déclaré « globalement satisfait » du résultat et du comportement d’ensemble des joueurs utilisés… « j’aurais aimé faire jouer tout le groupe » a-t-il ajouté.
Le 26 Juillet 2015, à St Petersbourg, la FIFA a procédé au tirage au sort des matches de qualification pour la Coupe du Monde : Russie 2018. L’Algérie entrera en lice au deuxième tour. En Novembre 2015 elle rencontrera (retour à domicile) le vainqueur de la double confrontation entre la Tanzanie et le Malawi. Si elle se qualifie, elle fera partie des 20 équipes qui seront ensuite réparties entre 5 groupes de 4 équipes chacun. Cette phase de groupes s’étalera sur les années 2016 et 2017, prenant fin en Novembre 2017. Ce sont les 5 leaders de groupes qui seront qualifiés pour représenter notre continent en Russie. A noter que pour la zone Afrique, la CAF et la FIFA ont modifié le modèle adopté pour 2014, ou plutôt ils l’ont inversé. En ce sens que les matches de barrage précédent désormais la phase de groupes.
Deux conséquences : les matches de barrage seront plus faciles pour les ténors et en même temps la phase de groupes sera plus ardue et donc plus sélective qu’auparavant.
Dans le classement FIFA des mois de Juillet et Août 2015, l’Algérie occupait la 19° place mondiale avec un total de 941 points, tout en conservant le leadership en Afrique. Pas de changement en Septembre sinon qu’elle augmente son total de points qui s’élève désormais à 955.
Contrairement à ses habitudes, ce n’est que très tardivement que Christian Gourcuff a rendu publique la liste des joueurs convoqués pour le match contre le Lesotho à Maseru. Celui qui sera le 100° match de qualification pour la CAN. Pas beaucoup de surprises. Sinon que les blessés et ceux qui n’ont pas de club, ou ne jouent pas du tout dans leur club respectif, ont été écartés du groupe pour l’instant. C’est le cas de Halliche blessé, du gardien M’bolhi, de Belkalem, Mesbah, Guedioura, Abeid ou encore de Chenihi.
Parmi les présents, les 3 gardiens de but appelés sont Doukha (JS Kabylie) Khedaïria (ES Sétif) et Malik Asselah( CR Belouizdad ). Dans le secteur défensif, il faut noter la confiance renouvelée en deux défenseurs centraux, n'ayant toutefois jamais connu de cape, Hocine BENAYADA (USM Alger) et Hichem BELKAROUI (Club Africain de Tunis) accompagnés de deux autres , un latéral droit Hachoud et un autre central, Khoualed qui eux comptent déjà 3 sélections chacun. Medjani, Mandi, Ghoulam et Zeffane sont là et postulent à la titularisation.
Au milieu, un retour inattendu, celui de Walid Mesloub qui fit une apparition fugace de 45 minutes en 2010, face au Luxembourg, sous la direction d’Abdelhak Benchikha et qui est en train de repartir d’un bon pied dans son nouveau club de Lorient. Il viendra sans doute comblé le vide laissé dans ce compartiment par Lacen qui a annoncé sa retraite internationale. Celui-ci quitte l’EN après plus de 5 années de bons et loyaux services, 44 sélections et la participation à la phase finale de 2 Coupes du Monde. Pour la récupération, il y aura Taïder, Bentaleb et Kashi, qui a quitté Metz pour le club anglais de Charlton. Du côté des milieux offensifs, l’on retrouve Boudebouz, Brahimi, Mahrez, Feghouli.
En attaque Slimani, Soudani, Belfodil (qui a quitté l'Italie pour les Emirats) reçoivent le renfort de Bounedjah, particulièrement convaincant avec son club de l’Etoile du Sahel.
Aussitôt après la parution de la liste, on apprendra les forfaits de Bentaleb et Feghouli, remplacés respectivement par EL ORFI (USM Alger) et GOURMI (MC Alger).
La préparation d’avant-match a eu lieu à partir du 1er Septembre et pendant 4 jours à Prétoria (Afrique du Sud), située à 1600 m d’altitude, la même que celle de la capitale Maseru.
Durant le stage, le coach Gourcuff a insisté sur la nécessité de ne pas mésestimer l’adversaire, mais aussi sur l’obligation pour sa sélection d’assumer son rang, car il ne veut pas entendre parler de faux-pas, malgré les éventuels désagréments de la pelouse synthétique et de l’hiver austral.
Ceci est d’autant plus vrai que des surprises ont déjà été enregistrées dans les autres groupes avec les défaites inattendues de la Guinée, la Tunisie, l’Afrique du Sud et la Guinée équatoriale, face à des adversaires théoriquement plus faibles.
QUE DIRE DU MATCH ?? Entré en jeu à la mi-temps, pour remplacer un Boudebouz inexistant, Hilal Soudani a, au bout du temps, signé un joli doublé, le quatrième de sa carrière avec l’équipe nationale et permettre ainsi une victoire, au score flatteur (3-1), mais trompeur, car arrachée par les cheveux. Les causes, une équipe au jeu emprunté. Des joueurs comme Brahimi et Mahrez qui ont usé et abusé d’actions individuelles quasiment toutes avortées.Une domination stérile, puisque basée sur une possession très importante, toutefois loin des buts adverses et ainsi sans aucun danger immédiat.
Compte-tenu des absences signalées, la formation présentée à Maseru était pourtant prometteuse et les conditions atmosphériques très acceptables. Devant le gardien Doukha les défenseurs étaient de droite à gauche : Zeffane, Mandi, Medjani, Ghoulam. En milieu de terrain, Taïder et Mesloub. Le quatuor d’attaque se composait de Boudebouz, Brahimi, Mahrez et Slimani.
La pelouse synyhétique n’était pas de qualité. Cela n’empêchera pas néanmoins les nôtres de prendre la direction des opérations en multipliant les passes courtes. Et dès la 8° minute une série d’échanges sur le flanc droit entre Boudebouz et Brahimi, s’achève dans les pieds de Mesloub, bien situé à 10 m des buts, mais qui ne sut pas conclure victorieusement.
La réponse des locaux arrive très vite à la 12° minute. A la suite de 3 passes ultra rapides la balle arrive dans les pieds de l’attaquant Mokhamlane qui fort heureusement rate le cadre, Doukha, lobé, était visiblement battu. La possession de balle algérienne ne tient pas ses promesses, sauf quand Mahrez pense à jouer simple : débordement sur la gauche et très beau centre que Slimani ne peut reprendre de la tête. Mais encore, quand Mahrez, dans les 25 mètres, se débarrasse rapidement du ballon, au moyen d’une pichenette intelligente, destinée à Ghoulam, bien lancé en profondeur. A 10 mètres des buts, sa reprise fine et délicate lobe le gardien sorti à sa rencontre. Deuxième but de Ghoulam avec la sélection nationale. Un défenseur qui supplée les attaquants !! 32 minutes de jeu, on se reprend à espérer que la machine algérienne va enfin se déclencher dans la bonne direction.
Mais 6 minutes plus tard ce sera la sélection du Lesotho qui va, au terme encore une fois de 3 échanges rapides, remettre le ballon au même Mokhamlane lequel, contrôle tranquillement, se prépare 1 ballon aérien se retourne et égalise en lobant Doukha avancé. Pendant cette action Mandi, tout près de lui, l’a regardé faire sans intervenir, sans essayer de le contrer, de le gêner. Les locaux s’enhardissent puisqu’après 4 minutes les voilà qui menacent encore sérieusement le gardien algérien.
La pause est la bienvenue car l’on pense que Gourcuff va remédier à ce qui ne va pas. Dès la reprise, Boudebouz, transparent, cède sa place à Soudani. Mais ce sont les lesothans qui menacent notre arrière-garde et dès la 49° minute la parade de Doukha va sauver notre sélection de la catastrophe. La maîtrise du ballon par les algériens n’est pas aussi totale, car désormais les adversaires montrent ce qu’ils savent faire.
Notre possession reste toujours stérile, sans aucune passe digne de ce nom pour Slimani qui chôme. A la 69° minute il est remplacé par Bounedjah. Et il faut reconnaître que ce sang nouveau ajouté à celui déjà apporté par Soudani donne à notre jeu une autre tournure. Quelques minutes après ce changement, Soudani, qui se déplace énormément, s’échappe sur la droite et adresse un beau centre dans la petite surface. Bounedjah est malheureusement trop court. Il est devancé par le gardien en un choc spectaculaire et malencontreux. Le gardien va être soigné pendant plusieurs minutes, mais il reprend sa place.
Les joueurs adverses semblent fatigués ou découragés. Les algériens vont se révéler plus directs. C’est le cas de Zeffane qui, de loin, de sa position de latéral droit, choisit d’alerter Bounedjah et Soudani dans la surface. C’est une belle transversale qui va permettre à Soudani d’envoyer, de la tête, le ballon dans les filets du malheureux gardien Koenane. Un premier soulagement à la 85° minute !!
Personnellement j’appréhendais une nouvelle réaction du Lesotho. Mais il n’y en eut pas. Notre sélection ne sait pas tirer profit des 3 fautes, bien placées sifflées en sa faveur. Ghoulam, lui, saura bien exécuter un très beau coup franc de plus de 30 mètres que Koenane détourne difficilement en corner. Un échange entre Bounedjah et Soudani est encore capté par le gardien. Et finalement dans le temps additionnel de 6 minutes, décidé par l’arbitre namibien, Mahrez alerte rapidement Brahimi, qui, pour une fois ne tourne pas sur lui-même, ni n’essaye de dribbler. Au contraire, il file, droit devant vers la surface, déborde l’adversaire qui le suit sur le flanc gauche et offre à Soudani un but sur un plateau.
La délivrance finale à la 92° minute !!
L’essentiel, les 3 points de la victoire, était là. D’autres ténors, qui ont mordu la poussière pendant le weekend, ne peuvent pas en dire autant. En raison du match nul (1-1) dans l’autre match du groupe entre les Seychelles et l’Ethiopie, l’Algérie prend la tête du classement avec 6 points devant l’Ethiopie (4 points ) et prochain adversaire , lors de 2 confrontations successives, fin Mars 2016.
Gourcuff pense que « la pelouse en mauvais état a gêné ses joueurs, mais qu’ils auraient dû rendre les choses plus simples… Nous avons péché par un jeu latéral, sans percussion… Les remplaçants de Bentaleb et Feghouli ont bien rempli leur rôle…»
Le football officiel fera relâche au mois d'Octobre pour notre sélection, qui en profitera pour effectuer des mises au point lors de 2 matches amicaux programmés en Algérie, face à la Guinée et au Sénégal. Gourcuff a du pain sur la planche et doit peut-être « taper sur la table » en vue de remédier aux insuffisances évidentes et pour corriger les déviations constatées.
L’Algérie conserve sa 19° place dans le classement FIFA du mois d’Octobre, ainsi que sa première place africaine même si elle a perdu des points, 927 au lieu de 955.
Signalons que le 10 Octobre, en Corée du Sud, la sélection militaire algérienne a remporté la Coupe du Monde en battant en finale son homologue Oman(1-0), conservant ainsi le trophée conquis en 2011 au Brésil.
Pour affronter la Guinée et le Sénégal, (9 et 13 Octobre 2015), Christian Gourcuff a convoqué 26 joueurs. Trois visages totalement nouveaux sont présents : Mehdi JEANNIN, 24 ans, gardien de but du Clermont Foot (L 2 France), « la surprise du chef », Mehdi TAHRAT, 25 ans, défenseur central ou milieu défensif du Paris FC (L 2 France) et Saïd BENRAHMA, 20 ans à peine, attaquant révélation de l’OGC Nice (L 1 France). Convocation aussi de Brahim BOUDEBOUDA, latéral gauche de l’USM Alger, qui pourrait servir de doublure à Ghoulam, car il semble que Djamal Mesbah, qui a retrouvé du temps de jeu avec la Sampdoria de Gênes, ne fait plus partie, pour l'instant, des plans de Gourcuff. Dans l'esprit de ce dernier, les nouveaux sont là pour être lancés dans le bain et être testés en vue de l’avenir.
Les gardiens sont au nombre de 4, avec le retour de Zemmamouche, très convaincant en Ligue des champions d’Afrique avec l’USM Alger. Aïssa Mandi, blessé avec son club, ne fait pas partie des 8 défenseurs conviés. Au milieu (8 joueurs) et en attaque ( 6 joueurs), pas de nouveauté en dehors de Benrahma déjà cité. Les jours qui précéderont le stage avec les matches du premier week end d'Octobre, ne manqueront pas d'apporter leur lot habituel de forfaits pour blessure....
Au cours d'une conférence de presse, le coach national a délaré vouloir gagner ces 2 rencontres amicales qui verront le retour de la sélection au stade du 5 Juillet, rénové et présentant une nouvelle pelouse en gazon naturel après 2 années de travaux…Cela lui servira afin de bien préparer le double rendez-vous officiel du mois de Novembre 2015, pour le compte des qualifications de la Coupe du Monde 2018, sur lequel, il jouera dit-il son avenir, face au vainqueur de Tanzanie/Malawi. Mon humble avis est que notre sélection et Gourcuff joueront leur avenir, au tour suivant, l'ultime et décisif, celui de la phase de groupes ; Tanzanie ou Malawi ne devant pas constituer objectivement un obstacle insurmontable pour des algériens sérieux et engagés, qui devront savoir affirmer leur standing.
Comme prévu les forfaits pour blessures n’ont pas manqué, affectant principalement le volet défensif ( Khoualed et Zeffane ) déjà bien touché par les absences de Halliche et Mandi. Le milieu récupérateur Kashi a été libéré pour les mêmes raisons. Pour les remplacer Gourcuff a fait appel à Mohammed ZITI, latéral droit (JS Kabylie) et Hocine El Orfi, milieu défensif (USM Alger).
La composition du onze entrant incluait le tout nouveau Mehdi TAHRAT, dans l’axe de la défense aux côtés de Medjani, et le retour, après 3 années d’absence, d’Abderrahamane Hachoud en tant que latéral droit. Sans surprise Ghoulam jouait à gauche. La paire Abeid-Taïder occupait le milieu. L’animation offensive était confiée à Feghouli et Mahrez. Slimani et Soudani formaient le duo d’attaque.
Le stade du 5 Juillet n’était pas plein, mais bien garni… Et après seulement 1 minute et 41 secondes, Slimani pousse facilement la balle dans les filets après un excellent service à ras de terre à partir de la gauche, de Ryad Mahrez. 1-0. Trop beau ?? Nous l’ignorions. L’EN poursuit sur son élan et Soudani arrive à se décaler, seul, aux 16 mètres. Au lieu d’avancer et de se remettre en bonne position, il se précipite en tirant très faiblement au but. Sans danger, ni résultat.
En exagérant si peu, on peut dire qu’à partir de ce moment, notre sélection a disparu quasiment du terrain. Comme toujours, à court d’idées, multipliant les échanges de passes inutiles à l’arrière, dans leur camp, les nôtres ont abandonné le ballon et le terrain aux guinéens. Des guinéens très doués techniquement , se déployant parfaitement au moyen d’un jeu simple et dépouillé, toujours vers l’avant. Et dès la 16° minute l’avant de pointe Bangoura se dédouble avec un partenaire sur la gauche et à partir du coin de la surface, il enroule une frappe très précise qui lobe Doukha pour aller se loger dans le petit filet le plus éloigné.
L’égalisation est méritée. Et le second but, marqué par le même Bangoura à la 39° minute, tout autant. Puisque leurs adversaires se montraient incapables de leur poser des problèmes, pourquoi ne pas en profiter. Un football simple basé sur les fondamentaux de notre jeu. Je donne la balle et je me démarque. Celui qui a la balle se retrouve avec au moins 2 choix et ceci sur toute la longueur et toute la largeur du terrain.
On retrouvait là une sélection algérienne amorphe, inconsistante….tous les qualificatifs négatifs peuvent être alignés sans risque d’erreur. Celle du mois de Mars face au Qatar, celle du match contre le Lesotho en première période. Feghouli, promu capitaine, lui qui n’a jamais eu l’âme d’un meneur et qui a repris vendredi dernier ses mauvaises habitudes de rester cantonné sur son aile droite, ne se mêlant guère au jeu. Mahrez, actif mais brouillon. Slimani attendant toujours qu’on le sollicite, qu’on lui offre un de ces centres qui lui permettent d’inscrire tant de buts de la tête. Medjani à court de compétition pris de court et balancé sur le second but guinéen. Tahrat et Hachoud hésitants, un milieu défaillant. Un ensemble sans inspiration, ni engagement qui subissait la loi des guinéens.
L’entrée en seconde mi-temps de Mesloub, en remplacement d‘un Abeid (étrangement dépassé), nous donne l’occasion pendant quelques minutes de voir des tentatives de construction pour alerter les attaquants. Cela ne durera pas. Pendant les 2 derniers jours du stage, Brahimi avait été ménagé. Mais ô surprise, le voici qui fait son apparition au bord du terrain pour prendre la place de…l’attaquant Slimani !!! Menés au score on sort un buteur pour un milieu .
Comme à son habitude, Brahimi va apporter de l’animation dans le jeu de la sélection, il dribble, il virevolte, il feinte, le tout ne débouchant finalement sur rien de positif. Une inefficacité manifeste, à l’exception d’un très bon tir cadré que le gardien relâche ce dont Bounedjah n’a pu profiter.
La sélection de Guinée fait entrer les remplaçants. Sa défense sait se regrouper pour annihiler les rares incursions algériennes. Elle méritait de gagner ce match.
En fait rien de nouveau sous le soleil, en 3 matches au 5 Juillet la Guinée a toujours battu l’Algérie, en 1976, en 2007 et en 2015. D'ailleurs les revers face à la Guinée remontent à bien loin : en 1968, ils nous avaient barré la route des Jeux Olympiques de Mexico (sur le terrain neutre de Casablanca) En 1972 ils ont nous écarté de la course au Mondial de 1974, avec à la clé un 5-1 mémorable à Conakry. Plus près de nous en 2007, sur ce même stade du 5 Juillet ils nous battaient 2-0 et se qualifiaient pour la CAN 2008. Encore plus près, il y a 2 ans à Blida, la Guinée était venue arracher le match nul (2-2) aux hommes de Halilhodzic à l’époque.
Pour ceux qui l’ignorent, la Guinée fait partie, avec le Cameroun, le Gabon et le Ghana, des équipes africaines avec lesquelles notre bilan est négatif. En 13 matches contre cet adversaire guinéen, l’Algérie a perdu 6 fois et enregistré 4 matches nuls pour 3 victoires.
Le public impitoyable du 5 Juillet a abondamment sifflé notre sélection. Il a encouragé les guinéens et a scandé le nom de Halilhodzic.
Gourcuff paraissait dépité, c’est le moins qu’on puisse dire ; mais aussi dépassé par la contre-performance de ses hommes . « C’était un match difficile. On avait bien débuté d’entrée, je ne sais pas ce qui s’est passé après…peut-être un relâchement… » Il a regretté le « manque d’agressivité ». Il a défendu Feghouli en dépit de sa piètre exhibition. Il n’a pas tari d’éloges à propos de Brahimi, précisant qu’il « a été obligé de le faire participer alors qu’il était blessé… » Inconscience ou irresponsablité, un coach qui panique, en quête d’un sauveur !! On se pose des questions.Sans omettre de relever qu'en réponse à la question d'un journaliste, Gourcuff a reconnu : "Ce qu'il ne fallait surtout pas faire c'est de placer deux attaquants de pointe sur la même ligne." Allusion au tandem Slimani - Soudani. Visiblement il regrettait fortement ce choix puisqu'il a précisé : " après, ce fut un tout autre match". Mais il n'a pas indiqué si on le lui avait imposé !!
Avant le match, Luis Fernandez, entraîneur depuis peu de la Guinée, avait couvert de fleurs notre sélection, affirmant qu’il était très heureux que sa jeune équipe en reconstruction affronte l’une des meilleures équipes d’Afrique. Des déclarations lénifiantes. A la fin du match, il a joué sur du velours. Il a été tout à la fois paternaliste, chambreur et sarcastique. Qu’on en juge : « L’Algérie avait un style de jeu avec Halilhodzic ; lui il imposait plus de rigueur et de la discipline…Christian Gourcuff cherche plutôt le jeu attractif »…Rappelant que la sélection algérienne compte dans ses rangs des joueurs qui évoluent au Portugal, en Espagne et en Angleterre, il va déclarer : « …il faut encourager ces joueurs, ils vont s’améliorer… Et la flèche finale fut : « Je ne cherche pas à devenir la meilleure équipe d’Afrique, seulement à améliorer le jeu de mon équipe. »
Comble d’infortune et comme pour ajouter une couche aux problèmes de Gourcuff en défense, Ghoulam, répondant stupidemnt à la provocation d’un attaquant guinéen, a trouvé le moyen de se faire expulser par l’arbitre soudanais. Il est logiquement out pour le prochain match.
Une chose au moins positive à retenir de cette soirée de reprise : la très bonne tenue de la nouvelle pelouse en gazon naturel, qui s’est avèrée de bonne qualité malgré les pluies incessantes durant une grande partie de la nuit et toute la matinée.
L’équipe du Sénégal était déjà à Alger. Ils ont tout vu. Ils auront tout lu et entendu. Mardi soir, encore au 5 Juillet, les nôtres auront fort à faire. Pour s’imposer et conserver leur rang ou couler un peu plus. Personne ne leur fera de cadeau, ni le public, ni un Sénégal avide sans doute de venger la défaite 0-2 de la CAN 2015. Gourcuff avait anticipé sur l’événement en déclarant à l’issue de la défaite contre la Guinée : « Compte tenu de la valeur du Sénégal, on ne va pas aborder le match dans les meilleures conditions. » Il n’y a rien à ajouter. Son ambition, avouée et publiquement affirmée, était pourtant de gagner ces 2 rencontres amicales !!
Enfin et à la suite de cette défaite, notre sélection risque de beaucoup reculer dans le prochain clasement FIFA du mois de Novembre prochain, si important pour la constitution des poules de qualification Afrique, comptant pour la Coupe du Monde 2018.
Quelques remaniements sont apportés à l’équipe qui a eu à affronter le Sénégal. Devant le gardien Doukha, maintenu à son poste, Mohammed K. ZITI (JS Kabylie), un latéral droit et Brahim BOUDEBOUDA (USM Alger), un latéral gauche reçoivent leur baptême du feu. Au centre de la défense, pour accompagner Medjani, le coach préfère Belkaroui à Tahrat. Au milieu, Abeid n’est plus là, laissant la place au duo de la seconde mi-temps face à la Guinée : Mesloub-Taïder. Slimani et Soudani ne font plus partie du quatuor offensif, formé ce soir de Feghouli, Mahrez, Brahimi et Bounedjah, celui-ci se voyant offrir une chance de débuter enfin comme titulaire.
Un match à oublier, malgré la courte victoire (1-0), but de Brahimi à la 81° minute. Non point à cause de la prestation des nôtres qui a été en fait moins poussive que contre la Guinée, mais en raison de l’environnement général, détestable, qui a précédé, présidé et suivi cette rencontre. En effet les remous dûs à la défaite contre la Guinée n’avaient pas fini de s’éteindre, la chamaillerie, devant tous les spectateurs entre Brahimi et Soudani, y a beaucoup contribué. Les sifflets et quolibets du public, contre l’entraîneur et quelques joueurs, lors de leur remplacement, les commentaires virulents de certains médias et pour comble, la perte de contrôle du coach Gourcuff lors de la conférence de fin de match contre le Sénégal, bref un ensemble d’éléments externes qui sont venus s’ajouter au manque de qualité du jeu de notre sélection, bien chanceuse d’avoir glané ce court succès, face à une équipe du Sénégal, beaucoup plus entreprenante et présente.
Gourcuff a été un « peu court » lorsqu’il a déclaré que le problème de la sélection était « la relance ». Il a ajouté qu’il était prêt à partir après le match de barrage, du mois de Novembre, face à la Tanzanie, qualificatif pour le 3° tour final africain pour le compte de la Coupe du Monde 2018. Pourquoi une telle échéance ? Est-il sûr que l’Algérie ne passera pas l’écueil Tanzanie ? Car, et je le répète, le vrai défi débute juste après la Tanzanie, avec la phase de poules finale et décisive.Mais Gourcuff s'en est aussi pris à un journaliste en lui recommandant "de porter des lunettes" afin de mieux voir les matches et prononçant ensuite la "phrase de trop" :" je commence à comprendre comment ça se passe en Algérie..on met la pression sur les joueurs et l'encadrement..."
Le Bureau fédéral a cherché à minimiser le vacarme, rappelant que les matches amicaux étaient faits pour préparer les échéances officielles et tester de nouveaux joueurs. Le président de la fédération a, lui aussi fait preuve de pondération tout en qualifiant d'inexplicable la réaction de Gourcuff face à la presse, accusée de chercher à le déstabiliser et de nuire à la sérénité du groupe Algérie. Mr Raouraoua a aussi exprimé l’avis "qu'un homme de son expérience, aurait dû faire preuve de plus de retenue".
Au milieu de cette agitation, je me demande quels enseignements aura tirés le coach de ces 2 rencontres amicales, dont l’objectif était aux antipodes de la réalité cauchemardesque qui les a entouré ?
Toujours est-il qu’en une année notre sélection a régressé dans sa façon d’être et de jouer. Ceci dit tout en répétant que la Tanzanie ne doit en aucun cas constituer un obstacle infranchissable. Ou alors, le mal serait plus profond que ce que l’on voit.
Et premier verdict, on s’en doutait, dans le classement FIFA rendu public début Novembre, notre équipe nationale recule de 7 places ( 19/26 ) et perd en même temps son leadership africain qui échoit à la Côte d’Ivoire.
Avant la fin Octobre, Christian Gourcuff avait fait publier une pré-liste de 32 joueurs en vue des 2 rendez-vous de la mi-Novembre avec la Tanzanie. 32 pour parer aux éventuelles défections inévitables, habituelles. Aux défections il faudra ajouter le « dégraissage, les choix techniques » que ne manquera pas d’opérer le coach afin de pouvoir ainsi disposer de 23 joueurs valides. Aucune surprise notable parmi les convoqués, sauf à signaler les retours du gardien de but M’bolhi,du milieu récupérateur Guedioura et du latéral gauche Mesbah qui ont retrouvé du temps de jeu avec leur club respectif.
En établissant sa liste des 23, Gourcuff « a vu large » en convoquant 25 joueurs en rappelant même Rachid Ghezzal qui ne figurait pas parmi les 32 initiaux ! Bien lui en a pris car l’hécatombe des blessés allait s’élever à 4 blessés : Feghouli libéré et renvoyé chez lui de façon définitive ; Brahimi, Boudebouz et Mesbah jugés inaptes pour l’aller ont été envoyés se faire soigner en espérant les récupérer pour le match retour. Brahim Boudebouda d’abord écarté, retrouve sa place parmi les 25.
Cela n’augurait rien de bon pour la sélection. De plus l’atmosphère détestable autour de l’entraîneur Gourcuff a connu un rebondissement tout à fait inattendu dont certains médias ont fait leurs choux gras, à savoir le limogeage d’Hervé Renard par le club français de Ligue 1, le Lille OSC. Il n’en fallait pas plus pour que certains n’ hésitent pas à à annoncer que Renard avait déjà obtenu son visa pour l’Algérie et que Gourcuff allait quitter son poste de sélectionneur de l’Algérie pour regagner la France en vue de prendre en mains les destinées du LOSC …ou de Rennes, chaque organe selon son plaisir !! Wait and see, disent les anglais !
Comme à l’accoutumée la sélection est arrivée à bon port 48 heures avant le match sur un vol spécialement affrêté par la FAF. Gourcuff va présenter une formation remaniée qui compte le retour de M’bolhi dans les buts et de Guedioura au milieu, un Guedioura absent depuis 1 année des rangs de la sélection. Aucune surprise pour les 4 défenseurs : de droite à gauche : Zeffane et Mandi qui reviennent de blessure, Medjani et Ghoulam de nouveau titulaires. Au milieu c’est donc Guedioura qui accompagne Taïder, Bentaleb étant jugé, un peu à court de compétition bien qu’il figure sur la feuille de match. Mahrez à droite et Mesloub à gauche sont chargés de l’animation offensive. Enfin une paire d’attaquants Belfodil- Slimani. Compte tenu des circonstances, on ne pouvait guère faire mieux. Le tout dépendant de la manière dont cet ensemble va s’acquitter de sa tâche lors de cette première manche chez l’adversaire. Un adversaire dont les dirigeants ont multiplié les déclarations optimistes. Telles que « nous sommes capables de surprendre l’Algérie » ou bien : « nous n’avons rien à craindre de l’Algérie, nous l’avons déjà battue en 1995 ».
Et ils avaient sans doute raison d’être optimistes et confiants, tant leur domination pendant plus d’une heure fut outrageuse et outrageante. Et n’étaient leur maladresse, une barre transversale, un sauvetage sur la ligne de Medjani et 2 parades de M’bolhi, les tanzaniens auraient dû mener par au moins 6 buts d’écart, à la mi-temps au lieu du maigre avantage de 1-0 qui figurait au tableau de marque.
Puisque nous sommes dans la région des safaris, autant oser dire que les tanzaniens apparaissaient telles de belles antilopes, bondissantes au milieu de zèbres indolents !!
Ils auront attendu la 43° minute pour enfin envoyer le ballon dans les filets algériens par Elias Maguri, ce qu’ils auraient pu réussir dès la 3 ° minute sans le raté monumental de Samatta, seul face au but. A l’exception de Ghoulam irréprochable et qui n’a pas été épargné par les coups de Ulimwengu, qui aurait du écoper d'un carton rouge, tous les autres ont fait naufrage, Slimani, lui, ne recevant pas un seul ballon utile. Les milieux ainsi que Mesloub et Mahrez incapables de conduire la moindre action ordonnée, la moindre attaque. Ne parlons pas de tirs cadrés ou hors cadre, il n’y en eut pas du tout pendant cette première période.
Et dès l’entame de la seconde mi-temps qui a vu l’incorporation de Bentaleb à la place de Belfodil, les tanzaniens vont continuer leur ballet pour rater 2 occasions avant d’inscrire, par l'omniprésent Samatta, le second but à la 55° minute et avant de gâcher encore 2 autres opportunités d’aggraver la marque. En plus de l’entrée de Bentaleb, on enregistre aussi , à l’heure de jeu, celle de Belkaroui, défenseur central , qui remplace Taïder. Un coaching surprenant, alors que notre sélection est menée au score, mais qui en définitive va s’avérer productif. Le milieu de terrain étant désormais stabilisé par Medjani qui a avancé d’un cran et de Bentaleb qui se concentre sur le côté gauche laissant Mesloub et Mahrez plus libres de leurs mouvements.
Résultat, en 4 minutes (71 et 75), Slimani « The Saviour = Le Sauveur » tel qu’il sera baptisé, le soir même, par le site Fifa.com, va enfin recevoir 2 ballons exploitables de la part de Mesloub puis de Mahrez. Il saura parfaitement achever le travail et envoyer le ballon dans les filets. Grâce à une belle volée, difficile mais réussie, d’abord; ensuite bien lancé, il échappe à son vis à vis, contourne habilement le gardien, avant de marquer dans les buts vides. Par miracle notre sélection venait de revenir à égalité (2-2). Rien de bien notable jusqu’à la fin du match ; les nôtres vont se contenter de faire courir le ballon face à des adversaires décontenancés et ayant subitement perdu de leur superbe, après ce double coup du sort.
J’emprunterai volontiers au site Francefootball.fr quelques phrases employées pour qualifier ce match. Je cite :
« une sélection dans le doute ….El Khedra (La verte) a été au bord du gouffre… l’Algérie a bien bu la tasse… » tout cela dans un article intitulé : « L’Algérie doit une statue à Slimani ».
Certes il y avait des absents, mais ce que j’écrivais après les 2 matches amicaux du mois d’Octobre, s’est vérifié, à savoir que notre sélection a régressé. Et en Octobre au stade du 5 Juillet, il n’y avait ni chaleur, ni humidité, ni pelouse défectueuse…les excuses habituelles, ressassées toutes les fois que notre sélection va se produire en Afrique sub saharienne.
Le coach Gourcuff estime le « résultat inespéré ». « nous n’avons pas su faire le jeu », « il faudra être meilleurs à Blida….j’espère que Brahimi sera parmi nous, car avec lui il y a plus de fluidité dans notre jeu… »
Toute la question est là : quel visage notre sélection va-t-elle montrer à Blida ? La même question que je me posais, le mois dernier, en prévision du match face au Sénégal. Je suis assailli par les doutes. Les nôtres vont-ils reprendre laurs esprits, retrouver leurs moyens et leur jeu ? Sauront-ils relever ce grand défi qui les attend mardi prochain ? Car il est évident que les tanzaniens ne vont pas venir en victimes expiatoires pour nous regarder gagner. Et la logique veut qu’ils ne seront certainement pas aussi (ou plus) maladroits qu’au match aller. Rien n’est donc fait ou acquis.
L’espoir demeure malgré tout, lorsqu’on pense qu’il a suffi de 4 minutes et de deux « banderilles » pour mettre à nu la vulnérabilité de notre adversaire. Il est donc légitime d’estimer qu’en jouant sérieusement et crânement sa chance, la qualification est possible.
Slimani a montré qu’une hirondelle peut parfois faire le printemps. Deux ballons exploitables reçus, deux beaux buts. 100% de réussite. Interrogé, Gourcuff a pourtant fait la fine bouche et n’a rien trouvé de mieux à dire que : « il n’a fait que son travail » (dzfoot.com) et aussi « l’attaquant est là pour marquer des buts » (aps.dz). Il y a néanmoins de nombreux autres qui ont su apprécier à sa juste valeur la prestation finale de Slimani. Toujours d’après le site de l’agence nationale aps.dz : « la presse algérienne a été unanime à saluer la performance d’Islam Slimani, auteur d’un doublé salutaire ». D’autres organes algériens tels El Khabar en langue arabe : « Slimani sauve Gourcuff de la honte » et competition.dz : « Super Islam sauve Gourcuff ». Mais pas seulement les médias nationaux… J’en veux pour preuve le titre de l’article que le site web français, rfi.fr a consacré au match Tanzanie-Algérie, je cite : « Coupe du Monde 2018 : Slimani sauve l’Algérie et Gourcuff ».
Je m’interrogeais plus haut sur le visage que notre sélection allait présenter au match retour, face à la Tanzanie. Eh bien ceux qui s’intéressent à l’EN d’Algérie l’ont vu, ECLATANT…RESPLENDISSANT, absent depuis si longtemps. Une équipe déterminée, sérieuse, talentueuse, dominatrice, solidaire et de surcroît très efficace.
Après les sifflets et les quolibets du stade du 5 Juillet, un mois plus tôt, les Verts sont allés chercher du réconfort auprès du fidèle public de la ville de Blida, où la sélection est invancue depuis 2002 et 24 matches. La formation présentée par Gourcuff s’est éloignée du 4-4-2 pour se rapprocher d’un 4-3-3 assez flexible, voire d’un 4-1-4-1. En défense la nouveauté est la titularisation de Belkaroui qui pousse Medjani vers une postion de défenseur libre devant l’axe central. Bentaleb effectue son retour au milieu en compagnie de Mesloub ; le trio d’attaque est composé de Mahrez, Slimani et Yacine Brahimi, complètement rétabli. Et c’est ce trio qui va, dès le coup d’envoi et après 15 passes, allumer le feu dans le stade rempli à ras bord. C’est Mahrez, plus prompt qu’un adversaire cherchant à intervenir, qui va effectuer la 14° passe en décalant Slimani sur la droite, lequel va adresser un centre filant et rectiligne vers le second poteau où Brahimi, servi sur un plateau, inscrit, du plat du pied, son but numéro 6 pour la sélection. On regarde le chrono, on jouait depuis 36 secondes, depuis le coup d’envoi avec ces 15 passes échangées entre 10 joueurs. Cela me remettait immédiatement en mémoire, Gijon, 1982, les 10 passes entre 6 joueurs, en 23 secondes, pour le second but de la victorie contre la République Fédérale d’Allemagne !
Je reste prudent, car je me méfie un peu de ces buts si précoces, équivalant parfois à un feu de paille. Le mois dernier, avant de perdre contre la Guinée, Slimani avait ouvert la marque à la 3° minute.
Heureusement il n’en fut rien ce soir-là, car les minutes qui suivent sont tout à fait rassurantes. Nos joueurs étaient partout les premiers sur la balle qui allait sans cesse vers l’avant, pressant très haut, portant le danger dans le camp tanzanien ; aucun de ces ballons aériens inutiles et inefficaces. Une activité débordante, créatrice, des redoublements de passes, Brahimi et Mahrez insaisissables, au milieu de joueurs tanzaniens dépassés dont le seul recours va être la brutalité pure et dure qui n’épargne personne, Brahimi, 3 fois, Mahrez et Slimani 2 fois chacun et Bentaleb qui en pâtira le plus. Heureusement que l’arbitre camerounais n’avait pas oublié ses cartons jaunes et rouges à Yaoundé….Et c’est sur la sanction d’une de ces énièmes fautes que Faouzi Ghoulam va, des 30 mètres, exécuter un maître coup de pied, ballon flottant, qui pénétre dans les buts, juste sous la barre transversale. Son troisième but avec la sélection, son premier sur balle arrêtée. 2-0 après 23 minutes.
Rien ne va changer d’un pouce, pas de pause, pas de répit. La domination algérienne est générale et totale, les tanzaniens, eux, sont aux abois, leurs deux fers de lance, les perles Samatta et Ulimwengu, sont perdus.
La machine algérienne est bien lancée, rien ne va l’arrêter. Le public rassuré et satisfait entonne ses chants habituels. Il va en avoir pour son argent et pour son magnifique soutien. En effet, sur le flanc gauche, où il est positionné, comme dans son club de Porto, Brahimi donne le tournis à son adversaire direct, l’achève par un petit pont et peut lancer Ghoulam vers la ligne de but. Celui-ci s’avance et va servir intelligemment Mahrez, seul, dans la zone des 6 mètres, légérement décalé vers la gauche. Reprise, à bout portant, du bon pied de ce dernier, qui envoie le cuir dans le haut des filets. 43° minute, 3-0. Mais me direz-vous que faisait donc Mahrez là, lui supposé être sur le flanc droit de notre attaque ?? Quand on est en forme et avide de ballons, on est partout !
Signalons que Bentaleb, sévèrement taclé par un adversaire avait cédé sa place à Guedioura (36° minute) et que l’arbitre avait expulsé le joueur tanzanien Mudathir pour ses fautes répétées sur Brahimi (41° minute).
En seconde mi-temps la physionomie reste la même, possession et efficacité du côté algérien, inexistence quasi-totale des visiteurs. Des visiteurs dont la défense, débordée de toutes parts, cafouille et ne sait plus où donner de la tête. Conséquence : 2 pénalties en l’espace de 10 minutes (les victimes, Mahrez et Medjani). Pénalties transformés par Slimani et Ghoulam ( 49° et 59° minutes). 5-0…Quelques minutes plus tard Brahimi laisse sa place à Rachid Ghezzal. Sur le flanc gauche celui-ci saura bien combiner avec Ghoulam, et a failli marquer, mais il a gâché deux autres occasions de but par excès d’individualisme, ou pour n'avoir pas su faire le bon choix. Il apprendra.
A la 72° minute Medjani se souvient qu’il dispose d’un très bon jeu de tête ; il va donc inscrire le 6° but en reprenant au premier poteau, un corner botté de la droite par Mahrez. Trois minutes plus tard, Ghezzal s’apprête à tirer un coup franc de la gauche. Bien placé aux 6 mètres, Slimani gesticule en levant le bras pour réclamer le centre. A votre service Mr Slimani répond Ghezzal en lui mettant le ballon sur la tête et qui ira terminer sa course dans le petit filet droit du gardien remplaçant Manula, entré en seconde mi-temps ; il en aura finalement encaissé un de plus que le titulaire Mustapha. C’était là le septième et dernier but de cette victoire éblouissante. Record, datant de 1981, égalé, pour un match officiel à domicile…
Comme souvent dans de tels cas, l’addition aurait pu être plus salée, car il y eut d'autres occasions franches: 3 pour Slimani, 1 pour Brahimi, 1 autre pour Mahrez et 1 pour Ghezzal, sans compter les 2 tirs successifs de Guedioura et Mandi bien renvoyés par Manula.
La démonstration a été pleine et entière. La domination sans partage. Les buts, de nature variée, relevaient de la panoplie idéale du footballeur. Deux buts, le premier et le troisième, inscrits sur des actions collectives bien ordonnées, 1 très beau coup franc direct, 2 buts sur coups de tête à la suite de balles arrêtées et enfin 2 pénalties, justifiés et bien exécutés. Egalement 2 doublés par Ghoulam et surtout Slimani ( son quatrième pour la sélection) qui atteint ainsi la barre des 20 buts (en 41 matches) ce qui fait de lui le 5° meilleur buteur algérien de tous les temps !!
Ainsi donc, cette Tanzanie, apparue 3 jours plus tôt tel le Mont Kilimandjaro, n’était mardi soir, rien de plus qu’une plaine lisse et plate…au pied des monts de Chréa. Une plaine, sur laquelle les zèbres étaient devenus lions et les antilopes transformées en brebis inoffensives…
Notre sélection a remis les choses au point. Elle a été digne de son standing et a renvoyé la Tanzanie à sa place, loin derrière, dans la hiérarchie africaine et mondiale. Ceci n’est ni de l'arrogance, ni du mépris à l'égard de l'adversaire du jour, mais la simple réalité. Telle qu’elle est aujourd’hui, notre sélection ne doit pas « douter » mais s’affirmer face à des adversaires de moindre calibre ! En n’oubliant pas, que sur un match, le football peut certes constituer un défi au bon sens et à la raison. Sur deux matches il ne saurait y avoir de faux-pas.
La fête fut belle. Sous les yeux d’un invité de marque Gianni Infantino, Secrétaire Général de l’UEFA, venu inaugurer à Alger sa campagne africaine en vue des élections à la FIFA.
J’ai beaucoup aimé cette victoire écrasante et sans appel, qui est venue telle une cinglante réponse aux déclarations irresponsables et volontiers racistes du sélectionneur tanzanien, Charles Boniface Mkwasa qui, dès le match aller à Dar Essalam, s’était permis de « dénoncer les Arabes qui reçoivent très mal leurs invités » …. et « les Algériens qui n’aiment pas les noirs africains…»
Je n’ai, en revanche, pas aimé le brouhaha du public durant l’exécution de l’hymne national tanzanien. Un public qui a par ailleurs eu une conduite exemplaire : pas de pétards, pas de fumigènes malgré la large victoire et le score étourdissant !
Dans les vestiaires, à l’issue du match, le coach Gourcuff est apparu détendu et enfin souriant. Il a reconnu « qu’il avait fallu changer de système de jeu…mais ce n’est qu’un réajustement… je n'ai jamais parlé de démission, mais je n'oublie rien de ce qui a été dit » ajoutant « avec ou sans Brahimi ce n’est pas la même équipe… » mentionnant aussi les noms de Mahrez et Ghoulam. Mais pas un mot sur Islam Slimani qui venait de marquer 4 buts en 2 matches, accompagnés d’une passe décisive. Le buteur maison ne semble pas être dans les petits papiers du sélectionneur !
Gourcuff a tenu enfin à préciser qu’après quelques jours de repos, il s’entretiendrait avec le Président de la FAF.
S’entretenir de quoi ? Puisque deux des objectifs de son contrat (qualifications pour la CAN 2017 et la CDM 2018) ne sont pas encore remplis. Alors discuter pour partir ?
Une éventualité non envisagée par le Président de la FAF, qui a affirmé le soir même, que le sélectionneur allait poursuivre sa tâche à la tête de l’EN.
Comme je l’ai indiqué plus avant, une tâche qui sera beaucoup plus ardue que celle face à la Tanzanie. La phase finale de la CAN 2017 au Gabon, ensuite pour la Coupe du monde 2018, une phase de groupes à laquelle vont prendre part les 20 meilleures équipes du continent. 6 matches en 13 mois, au cours desquels il s'agira de savoir être présents, rester solides. Trois à domicile et trois à l’extérieur, où il faudra de nouveau affronter la chaleur, l’humidité et les pelouses défectueuses, à moins de tomber sur 3 pays nord africains !! Messieurs de l’EN, vous êtes avertis. Sachez être prêts.
La CAF a fait connaître les dates des 6 matches. Les adversaires potentiels de l’Algérie ne seront eux connus que le 24 Juin 2016, date fixée pour le tirage au sort, qui aura lieu au Caire. Si la FIFA ne change pas les modalités habituelles et notamment la désignation des têtes de série, le tirage se fera sur la base du classement FIFA. A mon avis le classement à venir ne risque pas d’être trop bouleversé par rapport à celui de Novembre 2015, parce que les 20 pays intéressés n’auront, sans doute d’ici là, que 3 matches à jouer. Quoique certains pourraient toujours grignoter des points à même de les faire avancer dans la hiérarchie au détriment de ceux qui les précédent en ce moment. Et sans vouloir tirer des plans sur la comète et en se projetant vers l’avenir, voici à quoi pourraient ressembler les 4 chapeaux, conformément au classement de Décembre 2015 :
Chapeau 1 : Côte d’Ivoire – Algérie – Ghana – Cap Vert – Tunisie
Chapeau 2 : Sénégal – Congo – Guinée – Egypte - Cameroun
Chapeau 3 : RD Congo - Mali – Ouganda – Nigéria - Afrique du Sud
Chapeau 4 : Zambie - Maroc – Gabon - Libye - Burkina Faso
Que chacun fasse son choix pour trouver les futurs « meilleurs » adversaires de l’Algérie !
Entre-temps, long repos, jusqu’au mois de Mars 2016 et la reprise des qualifications pour la CAN 2017, avec au programme, deux rendez-vous face à l’Ethiopie. Match aller en Algérie le 25 Mars et le retour 4 jours plus tard à Addid Abeba. Un temps suffisant pour une réflexion générale et conséquente, en vue de franchir avec succès les étapes à venir. Et surtout bien les franchir. Car après la démonstration face à la Tanzanie, le public en demandera toujours plus !!
Au classement FIFA du mois de Décembre et en raison du match nul concédé à Dar Essalam, notre sélection a encore reculé de 2 places (26/28), son plus mauvais classement depuis 2 ans. Elle perd aussi 27 points (872/845), mais conserve sa seconde place africaine derrière la Côte d'Ivoire.
L’année 2015 s’achève avec la qualification, pour les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro 2016, de la sélection algérienne des moins de 23 ans. Qualification arrachée lors de la CAN U-23, disputée au Sénégal, où elle a été battue en finale (1-2) par le Nigeria. Nigeria, Algérie et Afrique du Sud représenteront l’Afrique à Rio. Ce sera là la première fois, depuis 1980, que l’Algérie réussit à se qualifier pour les JO.
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